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Immobilier professionnel. Une reprise béton attendue

L’immobilier à usage professionnel devrait reprendre du poil de la bête dès ce troisième trimestre pour clore l’année en beauté. Les professionnels du secteur s’accordent à dire que le repli observé le premier semestre n’est dû qu’à un retard de décision, lequel devrait être rattrapé d’ici la fin de l’année.

Généralement la bonne santé du secteur de l’immobilier reflète l’évolution de l’activité économique du pays. Ce secteur vital a fortement pâti de la pandémie de covid-19. Mais au moment où l’activité devait reprendre de plus belle, elle a été grevée par la cherté des intrants.

Effet de rattrapage

La catégorie de l’actif immobilier à usage professionnel n’a pas été épargnée par la crise. Néanmoins, à en croire les professionnels du secteur, un dynamisme a été observé durant l’année 2023. «Nous constatons que l’année dernière a été marquée par un fort dynamisme, notamment après avoir vécu une période charnière, celle du premier semestre 2022. Je dirais qu’il s’agit d’un effet de rattrapage pour les années moroses de l’activité immobilière, en l’occurrence l’immobilier professionnel. Paradoxalement, le nombre de transactions n’a pas suivi l’engouement constaté durant cette période. Mais, grosso modo, l’immobilier professionnel s’est bien porté l’année dernière et durant le 1er trimestre de l’année en cours», commente William Simoncelli, directeur général de l’agence immobilière Carré Immobilier.

Comme indiqué dans la note de Bank Al-Maghrib relative à l’indice des prix des actifs immobiliers au deuxième trimestre, l’indice des prix des biens à usage professionnel a baissé de 0,3%, reflétant une quasi-stagnation pour les locaux commerciaux et un repli de 1,3% pour les bureaux. Quant au nombre de transactions, il a enregistré un repli de 15,9%, reflétant les baisses de 17,2% pour les locaux commerciaux et de 9,7% pour les bureaux. Cependant, en glissement annuel, les prix se sont accrus de 0,4%, avec un accroissement de 0,2% pour les locaux commerciaux et de 0,7 % pour les bureaux. Pour leur part, les transactions ont reculé de 2,3%, reflétant une baisse de 3% des ventes des locaux commerciaux et une hausse de 1% de celles des bureaux.

Pour le professionnel, ce recul des transactions est expliqué par un passage à l’acte qui prend plus de temps que d’habitude, ce qui s’est répercuté sur le bilan du 2e trimestre. «Il faut dire que l’essor économique du Maroc dépend de plusieurs projets de grande envergure qui s’inscrivent dans le moyen terme. Certes, les investissements devraient suivre, mais la mise en place des contrats et leur signature requièrent du temps, d’où ces prises de décision qui durent plus que prévu. Ceci dit, nous restons sollicités pour des transactions. D’ailleurs, l’activité s’est bien portée durant les mois de juillet et août alors qu’habituellement il s’agit d’une période creuse», affirme Simoncelli.

Ce dynamisme devrait ainsi se répercuter sur le bilan du second semestre 2024 pour rattraper le retard observé au premier semestre. Le fait est qu’en termes de prévisions, les professionnels du secteur restent optimistes de par, d’une part, les décisions qui vont se concrétiser, et, d’autre part, la reprise attendue vu que le taux directeur a été revu à la baisse, ce qui devrait stimuler davantage le tissu économique et entrepreneurial. Pour le patron de Carré Immobilier, il s’agit là encore d’un effet de rattrapage et l’année 2024 devrait se clôturer sous une note positive à l’instar de sa précédente.

Statu quo sur les prix

Côté prix, le professionnel atteste qu’il s’est maintenu quasiment au même niveau. Une stabilité qui pourrait perdurer tout au long de l’année. «Le dynamisme attendu pourrait éventuellement changer la donne en termes de prix. Si les prévisions sur lesquels on table se concrétisent, les prix devraient repartir à la hausse dès le second trimestre de l’année 2025. In fine, je dirais qu’un bel avenir s’offre à l’immobilier professionnel», espère-t-il.

Pour sa part, Moncef Lahlou, directeur général de Capital Foncier, affirme que le nombre de transactions ne reflète pas le dynamisme du marché, surtout que le locatif prédomine. «Avec la cherté des intrants, le coût de revient a fortement grimpé, ce qui a freiné l’activité. De plus, nous constatons que depuis le lancement des OPCI, la tendance est le recours au locatif, lequel reste en forte évolution surtout que les prix sont actuellement à la baisse. Le bon côté des choses est que nous assistons à une professionnalisation des promoteurs depuis la récente crise», indique Lahlou.

Par ailleurs, force est de constater que les petites superficies sont de plus en plus prisées. Selon les professionnels, depuis quelques années, les entreprises optent pour une contraction des espaces bureau. Une tendance qui s’est accélérée avec l’avènement de la crise pandémique qui a contraint le recours au télétravail. Les professionnels estiment la réduction de superficie entre 25 et 30%. L’autre comportement observé reste relatif au choix de l’installation dans des zones émergentes.

À titre d’exemple, à Casablanca, la zone Casa-Anfa connait une forte demande de par les standards proposés, ce qui engendre une suroffre au niveau des quartiers historiques, lesquels devraient s’adapter aux nouveaux standards, selon les professionnels.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO

 


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