Éco-Business

Hicham Bensaid Alaoui : “Le Maroc semble être en mesure de tirer son épingle du jeu dès 2023”

Hicham Bensaid Alaoui
Directeur général Allianz Trade

Quels sont les facteurs de résilience chez les entreprises marocaines face aux défaillances ?
Il convient de rappeler, en préambule, que nous anticipons une augmentation des défaillances d’entreprises de 12% au titre de 2022, soit davantage que la moyenne mondiale (+10%) et trois fois plus qu’une économie africaine de référence comme l’Afrique du Sud, sans occulter la hausse notable enregistrée en 2021 (+59%), l’une des plus élevées dans le monde, que le seul phénomène de rattrapage mécanique après la réouverture des tribunaux de commerce ne saurait expliquer exhaustivement.
Ceci dit, le Maroc demeure solidement ancré à des fondamentaux puissants. Tout d’abord, un risque politique parmi les plus faibles de la région, conséquence directe d’une pérennité de gouvernance de plus de 12 siècles, offrant ainsi des garanties conséquentes aux investisseurs étrangers et domestiques, mais également aux bailleurs de fonds, est un atout indéniable.
En outre, la gouvernance bancaire et monétaire qui prévaut dans le pays, dont l’orthodoxie est à sincèrement saluer à mon sens, permet de se prémunir contre un certain nombre de chocs extérieurs, car, d’une part, les risques de surendettement (entreprises ou particuliers) sont très significativement moindres comparativement à des économies de taille comparable, et, d’autre part, la puissance du dirham rend les fluctuations de change cantonnées à des niveaux gérables.

Quel est votre benchmark entre le Maroc, ses voisins  d’Afrique du Nord et lespays émergents, en termes de défaillance ?
Je pense que le benchmark le plus pertinent serait à opérer avec certains pays émergents, et non forcément avec des pays voisins, car ces derniers présentent des configurations bien différentes, tant structurellement (très grande dépendance envers certaines matières premières et relativement faible diversification économique dans certains cas) que conjoncturellement (perturbations politiques ou sociales majeures dans d’autres cas), et parfois, malheureusement, les deux dans le cas de certains pays.
En revanche, si l’on devait nous comparer à des pays aux horizons aussi divers que la Grèce, la Roumanie, le Brésil ou l’Afrique du Sud, pour lesquels nos estimations font état de défaillances d’entreprises en croissance, respectivement, de 23%, 16%, 15% et 4%, je dirais que nous «importons» peu ou prou la tendance de la zone euro (+12% de défaillances escomptées au titre de 2022), ce qui demeure peu surprenant au regard de notre grande intégration avec nos partenaires européens.
En revanche, et c’est également une des excellentes nouvelles de l’étude, le Maroc semble en mesure de tirer son épingle du jeu dès 2023, avec une décroissance escomptée des défaillances, là où les jauges devraient s’affoler quelque peu un peu partout dans le monde.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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