Éco-Business

Formation professionnelle : Comment mettre en œuvre une stratégie à 65 MMDH

Pour la première fois, le Maroc se dote d’une feuille de route claire et multidimensionnelle pour améliorer l’insertion professionnelle. La consolidation des acquis fait son entrée au Maroc et permettra des carrières plus en adéquation avec les compétences.

Pour une révolution dans la formation professionnelle, c’en est une. Mercredi à Rabat, un contrat-programme et les conventions-cadres y afférents ont été signés en présence du chef de gouvernement. Une grosse manne budgétaire, 65 MMDH, a été allouée au secteur à l’horizon 2021. Les experts et spécialistes de la question, souvent critiques vis-à-vis de la politique de formation, ont accueilli à bras ouverts le programme. Mais avec toujours la même circonspection, quant à sa mise en œuvre car tout dépend de la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route, comme l’explique Abderrahman Lahlou, consultant en formation et en éducation.

Pour lui, il va falloir commencer par mettre à niveau la task force qui aura la charge d’exécuter les projets et conventions. Dans le fond, c’est l’opérationnalisation qui constitue le facteur déterminant de la réussite de la nouvelle stratégie. Il va donc falloir dépasser les conflits de périmètres entre l’OFPPT et les autres structures de formation étatiques et surtout lutter contre l’inertie ministérielle. Comme le reconnaît Lahlou, les axes du contrat-programme sont innovants et arrivent, à point nommé, pour répondre à une longue attente de l’entreprise.

En effet, les conventions signées portent sur 5 axes, à savoir, le développement d’une offre de formation plus élargie et intégrée, la liaison de la formation avec les besoins économiques, la mise de l’entreprise au cœur du dispositif de la formation professionnelle, l’amélioration continue de la qualité de la formation et la valorisation de la formation à travers l’harmonisation et la complémentarité entre les différentes composantes du système d’éducation et de formation. Justement, l’entreprise devra trouver son compte, elle qui ne voyait pas les fruits en formation et en profils adéquats de la taxe professionnelle qu’elle paie. Il faut savoir que 70% de cette taxe va à la formation initiale prodiguée par l’OFPPT et seulement 30% à la formation continue des salariés.

Et même, ces 30% n’ont jamais été entièrement affectés à cause de toutes les complexités qui entouraient les fameux Contrats spéciaux de formation (CSF). Ces derniers ont fait les frais de l’absence d’un organe de gouvernance dédié. Quant aux contrats inclus dans la nouvelle stratégie nationale, ils portent sur un contrat-programme avec l’Énergie et les mines et un contrat-programme global. Elle a pour objectif d’assurer la formation pour tous, partout et tout au long de la vie. Mais elle introduit aussi un élément crucial dans la valorisation professionnelle, à savoir la consolidation des acquis.

En plus simple, l’expérience acquise est valorisée pour faire carrément office de diplômes et permettre ainsi au salarié de gravir facilement les échelons. Ambitieuse, la stratégie vise la formation et la qualification de 10 millions de Marocains entre 2015 et 2021, dont 530.000 jeunes âgés entre 13 et 14 ans, 2,4 millions lauréats de la formation professionnelle de base, 5,2 millions bénéficiaires de la formation continue, 1,05 million bénéficiaires de la formation qualifiante et la formation dans les compétences de base, et 210.000 bénéficiaires de la formation dédiée aux personnes à besoins spécifiques.


 

Les Marocains, producteurs de richesse

C’est l’idée mise en avant pas le chef de gouvernement, dans son intervention lors de la présentation de la stratégie nationale en formation. Abdelilah Benkirane a mis l’accent sur l’importance des passerelles entre les systèmes académique et professionnel, selon une approche participative de tous les acteurs, publics et privés, dans le domaine de la formation professionnelle. Pour sa part, Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, a souligné que la stratégie est le fruit d’une concertation entre les secteurs public et privé. Et d’ajouter que la formation professionnelle est un défi sociétal et un levier pour la promotion de la compétitivité de l’économie nationale.



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