Éco-Business

Fès-Meknès/ Tourisme. « La reprise dépend de la relance des vols internationaux »

Entretien avec Aziz Lebbar. Président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Fès

Comment la Région Fès-Meknès peut-elle relancer le secteur du tourisme ?
Il faut mettre en place les mesures sanitaires édictées par les autorités sanitaires et respecter le protocole élaboré par le ministère du Tourisme. Le CRT de Fès, de concert avec les professionnels du secteur, a veillé , et ce depuis avril 2020, à accueillir les touristes dans les meilleures conditions. Par ailleurs, et vu l’annulation de tous les salons professionnels, nous avons lancé, en partenariat avec le ministère de tutelle et l’Office national marocain du tourisme (ONMT) la digitalisation de la promotion visant les marchés national et international. Initié entre juin et décembre 2020, ce plan d’action s’est soldé par une rencontre avec le directeur général de l’ONMT (ndlr: Adil El Fakir) où les professionnels de la région ont exposé leur vision de reprise. Celle-ci reste tributaire de la relance des vols internationaux et les déplacements inter-régionaux sans la contrainte des autorisations de voyage.

La région mise aussi sur le tourisme d’affaires…
Tout à fait. Et c’est pourquoi nous continuons de réclamer des projets qui tardent à venir, à commencer par celui d’un Palais des congrès qui permettra à notre destination de se positionner sur le tourisme d’affaires. La réalisation d’une Foire internationale d’artisanat qui devrait constituer une vitrine pour les artisans marocains, africains et internationaux est également impérative. Tous les opérateurs (artisans, hôteliers, restaurateurs, traiteurs et agents d’événementiel) s’interrogent sur les raisons du retard de ces projets. Il est temps de passer à la vitesse supérieure en délivrant les autorisations dans des délais raisonnables, en facilitant l’acte d’investir et en appuyant les investisseurs.

Comment renforcer la position de la région sur les marchés national et international ?
Notre Conseil travaille de concert avec le ministère du Tourisme et l’ONMT. Nous préparons les plans d’action relatifs à la promotion, les connexions aériennes, les éductours, les voyages de presse et la mise à niveau des établissements d’hébergement touristiques. Aussi, nous réfléchissons ensemble à une stratégie globale et intégrée pour tous les métiers du tourisme. Celle-ci devrait être appuyée par le gouvernement à l’instar de ce qui est proposé pour le renforcement des capacités, l’accompagnement et le soutien des autres secteurs comme l’agriculture et l’industrie. N’oublions pas que le tourisme appuie les réserves de changes grâce aux recettes en devises. Si l’on compte toutes les activités y afférentes, on se retrouverait avec pas moins de dix-huit millions de personnes vivant grâce à ce secteur de manière directe et indirecte. Par ailleurs, les arrivées touristiques restent en deçà des espérances. En fait, sur les treize millions d’arrivées touristiques réalisées en 2019, seuls 6,5 millions sont réellement des touristes de nationalités étrangères. Le reste est constitué de MRE et du mouvement des Marocains qui voyagent pour diverses raisons. Comparé à d’autres pays où le tourisme est une activité naissante, comme la Turquie, le Maroc n’est toujours pas doté d’une politique offensive ayant des répercussions tangibles sur le nombre des arrivées et le nombre des nuitées. Cela nécessite des moyens financiers et un forcing promotionnel adossé à une présence permanente dans tous les salons et foires du tourisme en Europe, en Asie, en Amérique et en Afrique.

Le tourisme interne ne doit pas être négligé…
Effectivement. Nous sommes convaincus que le tourisme interne constitue désormais un vecteur essentiel pour doper notre activité. Il ne doit plus être considéré comme une soupape. Bien au contraire, il réalisera l’essentiel de notre activité.

Quand la machine touristique va-t-elle redémarrer ?
Pour aller vite, et afin d’acter une relance à partir de 2022, nous estimons que les mesures d’appui prévues par le contrat-programme doivent se poursuivre au moins jusqu’en 2022. Ces mesures doivent viser la préservation des emplois, l’appui aux charges d’eau, d’électricité, d’assainissement ainsi que le soutien de toutes les activités liées au tourisme. Nous attendons du gouvernement une véritable démarche d’appui et, pourquoi pas, une stratégie pérenne permettant de surmonter la crise inédite de la Covid-19. En attendant, restons pragmatiques et surtout optimistes.

Restauration de la médina

Grâce à l’Initiative royale, plus de 2 MMDH sont mobilisés pour la restauration et la valorisation de la médina de Fès. La médina de Meknès bénéficie, elle aussi, d’une enveloppe de 800 MDH pour un projet similaire. «Nous avons reçu les demandes de plusieurs artisans (zelligeurs, menuisiers,…) des deux villes qui veulent être impliqués dans les projets de restauration. Certains estiment qu’il est anormal que des entreprises installées en dehors de Fès et Meknès soient sollicitées dans ces travaux alors que celles de Fès sont écartées pourtant, elles ont l’expertise requise pour ce genre de chantier», souligne Aziz Lebbar, président du CRT-Fès.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations éco Docs


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