Éco-Business

Emplois dans l’industrie : Le Maroc est sur la bonne voie

À mi-chemin, le plan d’accélération industrielle est sur les bons rails. Près de 58% de l’objectif de création d’emplois fixé à l’horizon 2020 est déjà réalisé. On s’attend à l’accélération de la progression nette de l’emploi au fil des années ainsi qu’à une croissance de la valeur ajoutée grâce à l’évolution du taux d’intégration. Les exportations sont aussi en forte progression.

La création des 500.000 postes d’emplois industriels à l’horizon 2020 est un objectif réaliste et réalisable. Chiffres à l’appui, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique Moulay Hafid Elalamy affiche la mine des grands jours. Depuis le lancement du plan d’accélération industrielle, les réalisations sont on ne peut plus encourageantes et attestent que les desseins tracés en matière d’emploi seront atteints voire dépassés quel que soit le scénario retenu. Le ministère a opté pour une approche simple et efficace pour obtenir des données «certifiées» et «fiables» pour reprendre les propos du responsable gouvernemental lors d’un point de presse tenu jeudi dernier à Rabat. Les chiffres sont élaborés sur la base du fichier de la Caisse nationale de sécurité sociale comprenant la liste exhaustive des entreprises industrielles formelles, déclinée par secteur, par écosystème, par ville et par région. Il en ressort que le PAI a amplement commencé à donner ses fruits à partir de 2016. En se basant sur les données de la CNSS, l’industrie a créé quelque 69.639 emplois en 2014, 52.376 en 2015, 76.227 en 2016 et 89.884 en 2017. En s’appuyant sur «le pire scénario», celui de la stagnation de la création d’emplois industriels, les objectifs fixés seront dépassés à fin 2020, année qui devra enregistrer un cumul de 557.778 emplois industriels.

Ces chiffres sont très éloignés de ceux du Haut-commissariat au plan. Elalamy défend la méthodologie adoptée par son département basée sur le comptage de données concrètes alors que le HCP s’appuie sur des projections en faisant un sondage des ménages. Quid du taux de croissance qui pourrait être un frein pour la création d’emploi dans le secteur industriel ? Ce facteur n’est pas pris en considération par le ministère de l’Industrie dans la mise en œuvre de son action. «Il ne faut pas chercher des excuses pour ne pas travailler. On a des objectifs à atteindre quel que soit le taux de croissance. Les industriels étrangers investissent au Maroc en raison de sa compétitivité», a tenu à souligner le chef du département de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique. Moulay Hafid Elalamy affiche son optimisme en soulignant que «le verre marocain est à moitié plein», comme en atteste la dynamique de création d’emplois qui réconforte le Maroc dans ses choix. Entre 2014 et 2017, l’industrie se positionne en pourvoyeur d’emplois majeur avec 288.126 postes créés dans les différentes filières industrielles soit près de 58% de l’objectif fixé à l’horizon 2020. Il s’agit d’une «contribution tangible» à la problématique de l’emploi. Il s’avère de plus en plus que le choix de la promotion des métiers mondiaux est pertinent.

En effet, le secteur de l’automobile enregistre la plus forte création d’emplois. Il arrive en tête du peloton avec quelque 83.845 emplois soit un pourcentage de 29%. Il est suivi par l’offshoring avec une part atteignant 18%, puis l’agro-alimentaire (16%), le textile-habillement (13%), les industries métalliques et métallurgiques (6%), la construction (4%) et l’aéronautique (3%). Ces données démontrent d’une part la pertinence du partenariat public/privé et d’autre part l’efficacité de la mise en place des écosystèmes qui sont considérés comme des leviers non seulement pour la création d’emplois mais aussi pour l’émergence industrielle. Entre 2014 et 2016, la valeur ajoutée industrielle a évolué de 17%, selon la Direction générale des impôts. Un exploit qui s’explique par l’évolution du taux d’intégration qui devient de plus en plus important. À titre d’exemple, le taux d’intégration du Groupe Renault au Maroc dépasse 50%. Pour Peugeot, l’objectif à terme est d’atteindre 65%. Rappelons aussi que la stratégie se fixe pour objectif d’intégrer le capital marocain dans des secteurs de pointe de l’industrie. Un autre indicateur très important : les exportations industrielles. Selon les données de l’Office des changes, elles se sont établies à plus de 149,4 MMDH, enregistrant une progression annuelle moyenne de 10,3% par an depuis 2014. Cette performance est due à la transformation progressive du tissu industriel qui s’est fortement densifié et enrichi de nouveaux métiers particulièrement dynamiques à l’export. Cette évolution est aussi expliquée par l’accroissement de l’approvisionnement de constructeurs mondiaux en composants usinés au Maroc. Par ailleurs, la formation des ressources humaines est un élément-clé pour la promotion des investissements et de la création d’emplois.

Elalamy est fier des réalisations en la matière : «sur le chapitre de la préparation de la formation, nous avons fait ce qu’aucun pays au monde n’a fait. Nous avons fait un travail de titan avec les fédérations». Une grande partie des entreprises y compris les multinationales ne disposaient pas d’un business-plan des recrutements. «Nous les avons poussées à le faire», précise le responsable gouvernemental. Il a été procédé à un recensement de tous les besoins en emplois pour les années à venir. Les besoins des entreprises sont désormais définis à l’horizon 2020 sur la base de plusieurs dimensions : les régions, les profils, l’année de recrutement. Les informations sont mises en ligne sur le site du ministère. 


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