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Emploi. Le Covid-19 grossit les rangs des chômeurs

208.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs au 1er trimestre. Parmi eux, 30,4% ont perdu leur emploi suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de leur établissement employeur, causés par la crise sanitaire du Covid-19.

Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier sa note d’information sur la situation du marché du travail au premier trimestre de l’année en cours. Les données communiquées ne sont pas réjouissantes! Le secteur de l’emploi a, en effet, été parmi les premiers à pâtir des balbutiements de la crise sanitaire, puisqu’à fin mars dernier, alors que le Maroc n’était qu’au début de la crise du Covid-19, plusieurs licenciements et arrêts d’activité d’entreprises ont déjà été enregistrés, causant des pertes massives d’emploi parmi la population.

Selon le HCP, sur les 208.000 personnes venues grossir les rangs des chômeurs au 1er trimestre 2020, 30,4% se sont retrouvées dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de leur établissement employeur. Un chiffre qui sera certainement beaucoup plus inquiétant au deuxième trimestre, car c’est en avril et mai que la crise a atteint son pic dans le royaume.

165.000 chômeurs en ville et 43.000 à la campagne
En attendant, il faut retenir que ces 165.000 chômeurs recensés en milieu urbain et 43.000 en milieu rural (total de 208.000) ont fait grimper la population active en chômage de 1.084.000 à 1.292.000 chômeurs entre le 1er trimestre de 2019 et celui de 2020, soit une hausse en volume du chômage au niveau national de 19,1%.

Le taux de chômage qui en découle a ainsi atteint 10,5% au niveau national contre 9,1%, c’est-à-dire qu’il est passé de 13,3% à 15,1% en milieu urbain et de 3,1% à 3,9% en milieu rural. Les plus importantes hausses de ce taux de chômage ont été notamment relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (3,9 points), les personnes âgées de 25 à 34 ans (2,3 points), les personnes disposant d’un diplôme (1,9 points) et les hommes (1,6 points). Les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les femmes (14,3% contre 9,3% parmi les hommes), les jeunes âgés de 15 à 24 ans (26,8% contre 8,2% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et les détenteurs d’un diplôme (17,8% contre 3,6% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme).

La moitié des chômeurs (50,7%) est constituée de personnes à la recherche de leur premier emploi (44,4% parmi les hommes et 63,0% parmi les femmes). Les deux-tiers des chômeurs (66,1%) sont en situation de chômage depuis une année ou plus (62,1% parmi les hommes et 74,0% parmi les femmes).

Les secteurs de l’agriculture, de la forêt et de la pêche les plus touchés
Pourtant, au moment même où le volume et le taux de chômage sont partis à la hausse, le taux d’activité a, lui, enregistré une légère hausse en passant de 45,7% à 46,0% au niveau national (41,6% à 42,1% en milieu urbain et de 53,0% à 53,3% en milieu rural), ce qui a permis la création de 77.000 postes d’emplois au niveau national dont 80.000 emplois en milieu urbain et une perte de 3.000 en milieu rural.

Le volume global d’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.880.000 à 10.957.000 personnes. Le taux d’emploi a, quant à lui, reculé de 0,3 point au niveau national, passant de 41,5% à 41,2%. Ce taux a baissé de 36,1% à 35,7% en milieu urbain et de 51,4% à 51,2% en milieu rural.

Selon le type d’emploi, 112.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période, 97.000 en milieu urbain et 15.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé d’environ 96% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 35.000 postes, 18.000 en zone rurale et 17.000 en zone urbaine.

Par secteur, entre le 1er trimestre 2019 et la même période de 2020, le volume d’emploi dans le secteur des services s’est accru de 192.000 postes au niveau national (4,1% du volume de l’emploi dans ce secteur), 119.000 en milieu urbain et 73.000 en milieu rural. Le secteur de l’industrie, y compris l’artisanat, a créé 23.000 postes, résultant d’une création de 20.000 postes en milieu urbain et de 3.000 en milieu rural, enregistrant une hausse de 1,8% du volume d’emploi dans ce secteur.

En revanche, le secteur de l’agriculture, forêt et pêche a perdu 134.000 postes d’emploi, 104.000 en milieu rural et 30.000 en milieu urbain, ce qui correspond à une baisse de 3,6% du volume d’emploi dans ce secteur. Le secteur du BTP a lui aussi perdu 1.000 postes, résultant d’une création de 25.000 postes en milieu rural et d’une perte de 26.000 en milieu urbain.


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