Éco-Business

Économie de marché. Les nouveaux «gardiens du temple»

L’abécédaire de la régulation 

Le Conseil de la concurrence comme «institution indépendante chargée, dans le cadre de l’organisation d’une concurrence libre et loyale» devrait s’intéresser à plusieurs secteurs de l’économie marocaine. Voici une première liste qui pourra être couverte par le conseil ainsi que les autres régulateurs de l’économie. 

A
comme Agroalimentaire
C’est un secteur qui fait l’objet de contestations de la part des consommateurs. Deux des trois entreprises visées par le boycott sont actives dans ce domaine (eau minéral et secteur laitier). Déjà en 2013, le conseil avait émis un avis sur le secteur laitier et conclu à l’existence de «dysfonctionnements de l’amont et l’aval» de la filière. Najib Akesbi, économiste, y ajoute le secteur sucrier. «Ce secteur bénéficie d’un monopole, est protégé de la concurrence extérieure et subventionné par l’État. Cette situation exige que le conseil de la concurrence s’y intéresse. Les mêmes questions se posent pour le secteur des huiles de table», affirme-t-il.

B
comme Banques
Le secteur bancaire est déjà passé au scan du Conseil de la concurrence. En 2013, une étude de cette instance s’est arrêtée sur la concentration de ce secteur financier. Le cas des banques demeure suivi de près par Bank Al-Maghrib, doyenne des instances de régulation. «La qualité de la régulation de certains secteurs économiques est facteur d’attractivité aussi bien pour l’investisseur national qu’étranger. Si on prend par exemple le cas de BAM, il est aujourd’hui admis qu’elle est l’un des meilleurs régulateurs de toute la région MENA et de l’Afrique subsaharienne», illustre l’économiste Kamal Mesbahi.

E
comme Électricité
Il s’agit d’un secteur où la régulation et la libéralisation (surtout) sont très attendues. L’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) entrera officiellement en fonction cette année. L’annonce a été faite par son président, Abdellatif Bardach, ancien directeur central à l’ONEE. Bardach a déclaré que «la loi 48-15, instituant l’ANRT, lui accorde six mois depuis sa nomination par le roi, qui remonte à quatre mois, pour démarrer l’activité». Aussi, les deux mois restants seront mis à profit pour parachever la constitution et la mise en place du conseil et du Comité de règlement des litiges dont le choix des membres, en cours, sera définitivement entériné lors du premier Conseil d’administration de l’ANRE, prévu en principe au courant de ce mois de janvier.

H
comme Hydrocarbures
Ce secteur cristallise les débats et constituera un test pour la nouvelle équipe du Conseil de la concurrence. Son président décline sa mission: «Le Conseil de la concurrence a un rôle à jouer pour une nouvelle génération de gouvernance économique, de régulation du marché et de la concurrence afin de contribuer à la mise en place d’un nouveau modèle de développement qui concilie les intérêts de l’économie et les exigences de justice sociale», a affirmé le président du conseil.

M
comme Médias
La nouvelle équipe de la HACA, nommée le 3 décembre 2018, aura fort à faire. Entre ses missions classiques de régulation de l’audiovisuel, le gendarme du secteur est attendu sur le dossier de l’ouverture des télévisions à la concurrence. Une exigence qui rappelle la situation de notre paysage audiovisuel, toujours réticent à la libéralisation audiovisuelle, surtout pour les télévisions. En matière d’octroi de nouvelles licences, le dernier Conseil supérieur de l’audiovisuel avait donné son accord en juillet 2018 à la société Hit Radio pour la création de deux télévisions satellitaires, «Télé Jeunesse» et «Télé Découverte», et d’une radio musicale hertzienne couvrant les provinces du Sud, «Radio Shem’s». La nouvelle équipe osera-elle faire plus ?

S
comme Santé
Le secteur de la santé vit une libéralisation sauvage depuis deux décennies. Malgré la création l’Agence nationale d’assurance maladie (ANAM), la régulation du secteur privé est demeurée défaillante. Les conventions nationales fixant les tarifs de préférence nationale n’ont pas été revues depuis 2010. Les patients paient la différence entre cette tarification dépassée et les prix pratiqués par les médecins et cliniques privés au Maroc. 



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