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Drâa-Tafilalet : l’axe Meski-Boudnib signe son contrat de nappe phréatique

Selon Nizar Baraka, la signature d’un contrat pour la préservation de la nappe phréatique de l’axe Meski-Boudnib aura lieu lundi prochain. À noter que six contrats de ce genre sont programmés au niveau national. 

Le contrat de gestion participative et spécifique à la nappe phréatique de l’axe Meski-Boudnib, relevant de la Région de Drâa-Tafilalet, sera officiellement signé, en début de semaine prochaine, à Boudnib. C’est du moins l’annonce faite par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, lors de sa participation, jeudi dernier, à l’atelier de restitution de l’avis du CESE sur l’économie circulaire, en particulier les volets liés aux traitements des déchets ménagers et eaux usées.

Selon le ministre, l’ensemble des parties prenantes, notamment ministères, partenaires institutionnels et régionaux, investisseurs, ayants droits et société civile, concluront ce contrat pour la préservation de la nappe phréatique. Actuellement, «six contrats de ce genre sont programmés pour garantir une exploitation rationnelle de cette nappe au niveau national, sachant que le coup d’envoi de 129 barrages collinaires a également été donné, en vue d’alimenter la nappe phréatique dans les différentes régions ciblées», ajoute Baraka.

À noter que le taux de remplissage des barrages du bassin hydraulique de Guir-Ziz-Rhéris est, actuellement, de l’ordre de 16,10%, soit un volume de 50,37 millions de m3 sur un volume normal de 312,7. De ce fait, ce périmètre est le troisième bassin à connaître un déficit hydrique, après Oum Er Rbia et Moulouya.

En 2020-2021, les apports d’eau de surface ont accusé un manque de 77% par rapport à la moyenne annuelle et de 62% comparativement à l’année précédente.

De plus, le périmètre de Guir-Ziz-Rhéris en est à sa troisième année de sécheresse pour l’année hydrologique 2020-2021, avec un déficit pluviométrique de l’ordre de 32% par rapport à une année normale pour le bassin de Ziz, de 24% pour celui de Rhéris et de 17% pour le bassin de Guir.

Contrat de nappe Meski-Boudnib : plus de 2,6 MMDH de financement


C’est pour assurer une maîtrise de la demande en eau en fonction des ressources mobilisables dans la zone que le Contrat de gestion participative de nappe (CGPN) -pour l’axe Meski-Boudnib- a été élaboré, selon l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris (ABHGZR).

Ce contrat a été conçu conformément aux dispositions de la loi 36-15 sur l’eau, avec un plan d’action mobilisant plus de 2,6 MMDH sur les dix prochaines années. Il devrait permettre la réalisation d’aménagements structurants, l’économie et la valorisation de l’eau, l’amélioration de la connaissance des nappes, l’optimisation du réseau de mesure et enfin le renforcement de la sensibilisation et de la communication entre les différents intervenants. Dans le détail, le premier axe de ce contrat, relatif à la nappe de Meski-Boudnib, a mobilisé l’essentiel de l’enveloppe budgétée, soit 2.566,45 MDH.

225 MDH ont, par ailleurs, été dédiés au second axe, consacré à «l’amélioration de la connaissance des nappes». Enfin, 333 MDH et 42,5 MDH ont été alloués, respectivement aux deux autres axes, «économie et valorisation de l’eau» et «sensibilisation et communication». Ce contrat a été conçu avec l’implication des investisseurs et des ayants droits, en vue d’assurer une gestion durable et équilibrée des ressources en eau et des investissements qui leur sont associés, notamment par l’acceptation et l’usage du principe du comptage et de déclaration périodique de prélèvements.

Il a également fixé les conditions et modalités de mise en œuvre d’une gestion participative, avec la mise en œuvre du plan d’action convenu et le suivi de la matrice des indicateurs de performance arrêtés dans un cadre contractuel. En fonction des résultats de l’implémentation et des leçons tirées de ce premier CGPN, l’ABHGZR compte le généraliser à d’autres nappes de la Région Drâa-Tafilalet.

51% des ressources hydriques situées dans 7% du pays


Par ailleurs, Nizar Baraka a rappelé que la «rareté de l’eau est une problématique structurelle au Maroc, accentuée de plus en plus par les changements climatiques». Selon lui, le Royaume dispose en moyenne de 22 milliards de m3 dont 18 sous forme d’eau superficielle et 4 d’eau souterraine, soit 606 m3 annuellement par habitant. À l’horizon 2030, cette moyenne sera revue à la baisse pour se situer à 560 m3 seulement (contre 1.000 m3 dans les années soixante).

À noter que ces moyennes sont établies sur les données collectées depuis 1940. Toutefois, depuis 1980, les quantités sont à peine de 14 milliards de m3. Toujours selon le ministre, 51% des ressources hydriques sont concentrées dans 7% de la superficie nationale, notamment dans les bassins du Loukkous et de Sebbou, ce qui crée un écart en matière de moyenne par habitant, (de 120 m3 à 1.000 m3 par personne selon les régions).

Selon Baraka, le Maroc dispose, cependant, d’une capacité de stockage de 19 milliards de m3/an grâce à la politique des barrages, «qui sont au nombre de 149. De plus, 20 nouveaux barrages sont programmés dont 16 ont été déjà lancés pour renforcer cette capacité, et la porter à 24 milliards de m3».

Et le ministre d’ajouter : «en plus des barrages, il faut faire appel aux ressources non conventionnelles sachant que la problématique majeure est de faire face à deux années successives de sécheresse. En effet, la nappe phréatique a été surexploitée d’une moyenne de deux à trois mètres en fonction de chaque zone, d’où la nécessité de l’alimenter artificiellement, notamment via les contrats de nappes, en perspective d’une troisième année de sécheresse».

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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