Éco-Business

DOSSIER SPECIAL. Immobilier : cap sur la relance !

L’immobilier est l’un des secteurs ayant le plus pâti de la conjoncture liée à la crise sanitaire. Arrêt des chantiers, recul sans précédent des ventes, contraction des prix… une morosité s’est emparée du secteur. Pour autant, les opérateurs sont bien décidés à remonter la pente.

Plusieurs années durant, l’immobilier a été la locomotive du développement de l’économie nationale. Aujourd’hui, le secteur est à bout de souffle, en raison de la crise sanitaire de la Covid-19, qui est venue exacerber une morosité déjà présente depuis des années.

Prémices de reprise ?
Après une reprise de la dynamique immobilière enregistrée au premier trimestre de cette année, avec une hausse de près de 30% des transactions en comparaison avec la même période de 2020, les professionnels du secteur appréhendent une baisse au second semestre. Leurs craintes sont fondées, entre autres, sur la fin des avantages fiscaux accordés par l’État sur les droits d’enregistrement. Le plus grand de ces avantage fiscaux, à savoir la réduction de 50% sur les droits d’enregistrement au profit des acquéreurs, est justement valable jusqu’au 30 juin prochain. Or, les professionnels appellent à maintenir ce type d’avantages jusqu’à la fin de l’année en cours.

Les encours de crédits dans le vert
Pour ce qui est de l’encours des crédits bancaires alloués au secteur de l’immobilier, il a augmenté de 2,3% à près de 284 MMDH au titre des deux premiers mois de 2021, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Ceci traduit une amélioration des crédits accordés à l’habitat de 3,5%, atténuée par le retrait de ceux attribués à la promotion immobilière de 1,5%, précise la DEPF dans sa note de conjoncture d’avril. La même source fait également savoir que les ventes de ciment, indicateur clé du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), se sont accrues de 3,9% au premier trimestre. En effet, après deux mois consécutifs de repli sous l’effet des conditions climatiques et de l’état d’urgence sanitaire, les ventes de ciment ont enregistré une reprise significative au cours du mois de mars, affichant une hausse de 40,2%. Cette hausse a concerné l’ensemble des segments, notamment la distribution (+43,2%), le béton prêt à l’emploi (+34,3%), le béton préfabriqué (+46,3%), le bâtiment (+38,9%) et l’infrastructure (+13,3%).

2020 à oublier !
Sachant que le secteur immobilier affiche une morosité depuis des années, 2020 n’a pas été pour autant généreuse pour les acteurs du secteur. Les dernières statistiques du ministère de l’Habitat indiquent que les mises en chantier (MEC), toutes catégories confondues, ont enregistré une baisse de 34% par rapport à 2019, pour atteindre 210.501 unités. Et au niveau de la production, l’on constate une chute de 19% à 256.671 logements. Par ailleurs, la répartition des logements mis en chantier en 2020 révèle que l’auto-construction absorbe toujours une grande part avec 44% des chantiers lancés. Quant aux opérations de logements sociaux à 250.000 DH, elles représentent plus du quart des MEC, tandis que celles de moyen et haut standing accaparent 17%.

La promotion immobilière souffre de la crise
Ce n’est pas tout: la majorité, si ce n’est tous les segments du secteur immobilier ont enregistré des chutes considérables. En effet, la promotion immobilière n’a pas été épargnée par la crise sanitaire, accusant un repli en termes de mise en chantier des appartements de moyen et haut standing, ainsi que des villas. Dans le détail, le segment des appartements s’est rétracté de 37% en glissement annuel à 15.333 unités. La mise en chantier des villas a, elle, affiché une baisse de 38% à 1.389 unités. D’ailleurs, les promoteurs immobiliers, ont vite repris leurs mises en chantier, juste après le déconfinement, pour rattraper le retard causé par l’arrêt quasi-total des chantiers pendant le confinement décrété début mars 2020. Un autre élément explique cette régression des mises en chantier : les promoteurs immobiliers se sont retrouvés obligés de revoir leurs investissements à la baisse, afin de pouvoir gérer les problématiques de trésorerie et de fond de roulement.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco Docs


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