Développement industriel : le Maroc fait figure de proue en Afrique
Les choix stratégiques du Maroc, en matière de développement industriel, ont fini par payer. Le Royaume occupe désormais la deuxième place du classement de la BAD des pays les plus performants sur ce plan, et la première en Afrique du nord, selon l’Indice de l’Industrialisation en Afrique, établi par la BAD.
Le Maroc est l’une des économies manufacturières les plus solides d’Afrique. C’est ce qui ressort d’une étude menée par la Banque africaine de développement (BAD), basée sur les composantes clés d’une politique d’industrialisation.
Le Royaume enregistre ainsi une amélioration constante pour toutes les dimensions de «l’Indice de l’industrialisation en Afrique» (IIA), établi par la BAD, fondé sur un ensemble exhaustif de données disponibles, pertinentes et comparables, et qui propose un classement en fonction de trois critères, à savoir la performance, les déterminants directs et les déterminants indirects.
Selon la BAD, cette performance est le fruit d’une stratégie accordant la priorité au développement industriel, notamment dans le secteur automobile, entre 2015 et 2018. Lequel secteur a porté sa part dans la valeur ajoutée manufacturière totale de l’Afrique de 1,7% à 7,6%.
Dans le même temps, la crise de Covid-19 a mis en évidence la faible participation du continent aux chaînes de valeur mondiales, hormis pour quelques pays qui, comme l’Afrique du Sud et le Maroc, ont pâti de la mise à l’arrêt d’une partie des chaînes d’approvisionnement.
Autres caractéristiques de cette performance, le Maroc exporte du matériel de distribution électrique, des véhicules à moteur, des engrais et des vêtements pour femmes vers les marchés mondiaux tels que l’Europe, les États-Unis et le Brésil. La forte performance à l’exportation a permis au pays de devenir le deuxième exportateur de biens manufacturés du continent, après l’Afrique du Sud.
Le Maroc réalise désormais 21,2% des exportations d’articles manufacturiers en Afrique, devançant nettement ses concurrents directs comme la Tunisie et l’Égypte. À noter que le Top 5 à l’échelle continentale est composé de l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte et l’Île Maurice.
Le Royaume est ainsi en tête du classement des pays d’Afrique du Nord devant, notamment, la Tunisie et l’Égypte, lesquels sont également dotés d’outils de production sophistiqués. La BAD note que l’Afrique du Nord est la sous-région la plus performante au titre de cet indice.
Trois des six pays qui la composent se classent parmi les 10 pays les plus performants d’Afrique avec une note moyenne de 0,7. À noter que le Maroc, l’Égypte et la Tunisie obtiennent de bons résultats pour chaque sous-composante de l’IIA. Ces bons résultats sont le reflet d’une longue tradition d’efforts soutenus pour promouvoir les principales industries, créer des infrastructures solides, et renforcer la politique industrielle, notamment au cours de la dernière décennie.
Laquelle s’est caractérisée par une succession de plusieurs gouvernements qui ont participé à l’élaboration de nouveaux outils politiques pour soutenir les industries naissantes et réduire la dépendance des importations, explique l’établissement. Au rang des principales industries de la Région, figurent les industries de traitement chimique inorganique, fabrication d’engrais, automobile, composants d’appareils électriques, et industrie textile.
La Libye et l’Algérie ont encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de diversification hors hydrocarbures. Il y a lieu de préciser que les pays concernés tirent parti de leur proximité immédiate avec l’Union européenne, mais gagneraient à renforcer la connectivité entre eux tout en améliorant les corridors Nord-Sud, notamment avec le reste du continent africain.
Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO