Éco-Business

Covid-19: les promoteurs immobiliers dépriment

Le Covid -19 fait sonner le tocsin dans un secteur immobilier déjà en proie à des difficultés, qui plombent sa reprise depuis trois ans. Les professionnels, qui étaient pourtant très optimistes pour cette année 2020, devront encore prendre leur mal en patience.

C’est que le coronavirus a semé la panique dans les chantiers, tous vides actuellement. Pas un seul travailleur en vue. L’approvisionnement en matières premières est également impossible. Les fournisseurs ne travaillent pas. Les clients se font rares, très rares. Même ceux qui avaient un accord de principe de crédit avec leur banque ne se montrent plus pour signer. Bref, tout est à l’arrêt!

«Cette crise a des effets sociaux et économiques très graves sur notre secteur. Malgré tout, nous faisons prévaloir la solidarité avec notre pays et nous allons faire le maximum possible pour honorer nos engagements»», déclare avec amertume Karim Taoufik, le président de la Fédération nationale des professionnels de l’immobilier (FNPI).

Trouver une solution pour environ 700.000 salariés
D’abord, au niveau social, les promoteurs doivent faire face au problème des salariés non déclarés qui représentent le gros du contingent du million de personnes qui travaillent sur les chantiers immobiliers dans le royaume, soit près de 700.000 personnes. Que faut-il faire pour tout ce monde qui ne demande qu’à travailler, mais qui a été hélas contraint de s’arrêter pour ne pas contracter le Covid-19? Faut-il laisser ces centaines de milliers de personnes à leur sort sans salaire alors que ramadan arrive ? Non, tranche le patron de la FNPI qui prône une solidarité totale. «Nous n’allons pas les laisser tomber. Pour leur venir rapidement en aide, tout au long des mois de crise, nous venons de lancer une opération d’identification, conjointement avec le ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville», révèle Karim Taoufik qui pense que l’opération sera close d’ici deux semaines au plus.

Ce n’est pas fini: au niveau économique, les promoteurs immobiliers doivent affronter un gros problème. En effet, alors qu’ils sont dans un contexte d’absence totale de visibilité, les compteurs des banques eux continuent de tourner. Les intérêts sur les crédits montent crescendo et ils devront tôt ou tard les payer, ce que le président de la FNPI trouve évidemment très injuste.

Demander aux banques de suspendre leurs intérêts
«Le compteur des banques doit s’arrêter de tourner jusqu’à la reprise prévue en fin juin, comme le préconise le gouvernement. C’est un temps mort pour tous les professionnels y compris du secteur bancaire et l’équité voudrait qu’ils transforment ce temps de crise tout simplement en un moratoire», explique Karim Taoufik.

Du côté des acquéreurs, il est certain que les achats de logements, de résidences secondaires ou d’investissements locatifs seront reportés à des jours meilleurs. De nombreux ménages verront en effet leurs salaires tronqués ou resteront en chômage technique plus longtemps que prévu. Quant aux travailleurs indépendants, qu’ils soient auto-entrepreneurs, profession libérale ou commerçants, leur avenir s’annonce également morose. En attendant de connaître l’issue qui sera trouvée par rapport à ce problème avec les banques et le manque à gagner induite par la crise Covid-19 sur le secteur de l’immobilier, les professionnels ont décidé de reporter la seconde édition de leur salon Immogallery à plus tard dans l’année.

Pour l’heure, aucune date n’a été choisie. Du côté des promoteurs immobiliers du secteur public, par contre, tous les chantiers sont également à l’arrêt, mais l’atmosphère est un peu plus détendue. Par exemple, chez Al Omrane, c’est la solidarité qui prévaut vraiment depuis le début de la crise. Aussi, ils sont tranquillement en train de dérouler une politique de gestion de crise où les urgences sont gérées par un comité de vigilance. La continuité du service est assurée au niveau du siège et des agences avec des permanences. Sinon, la majorité du personnel s’adonne au télétravail avec le respect d’un maître-mot : disponibilité.



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