Construction automobile : Tanger continue d’accélérer
Au-delà du Maroc, la ville de Tanger est aujourd’hui devenue la première zone de construction automobile d’Afrique du Nord. La ville du Détroit appuie sur l’accélérateur et met le cap sur les voitures électriques.
Les résultats semestriels du Groupe Renault au Maroc le confirment : Tanger poursuit sa montée en puissance dans la construction automobile. En effet, comme ces chiffres le font ressortir (www.leseco.ma), l’usine du constructeur français, installée à Tanger, a produit 119.970 véhicules en 6 mois, soit l’essentiel des 168.239 unités produites par le groupe dans le Royaume, puisque Casablanca ne pointe qu’avec 48.269 véhicules, à travers la SOMACA. Ce qui fait dire, auprès des industriels de l’automobile, que Tanger conforte son image de «vitrine» de l’automobile dans le Royaume.
«Au-delà du Maroc, Tanger est aujourd’hui devenu la première zone de construction automobile d’Afrique du Nord», précise Youssef Hedda, vice-président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile (AMICA). Et comme vous pouvez l’imaginer, ce n’est pas uniquement les performances de Renault Tanger qui font parler de la ville du Détroit. «Nous disposons aujourd’hui à Tanger de presque tous les acteurs intervenant dans la construction automobile. À partir de ces usines, ce sont quasiment toutes les régions du monde qui sont servies depuis le Maroc», poursuit le vice-président de l’AMICA.
«Big-players»
Avec ses trois pôles dédiés à l’automobile, la ville du détroit a du mal à trouver une concurrente dans son environnement immédiat. Tanger Automotive City, Tanger Free et l’usine Renault Tanger, offrent un ensemble de complémentarités qui ont attiré de gros acteurs de la construction automobile. «Aujourd’hui, tous les big-players sont présents à Tanger», se félicite-t-on à l’AMICA. Selon les derniers chiffres disponibles communiqués par Tanger Med Zones, l’automobile, désormais premier poste d’exportations pour le Maroc, représente 50 MMDH dans son volume d’affaires, loin devant les 9 MMDH réalisés par les autres secteurs industriels, notamment le textile et l’aéronautique.
Relocalisation
Avec la crise ukrainienne, Tanger a continué à renforcer son emprise dans le secteur automobile mondial. En effet, le conflit entre Moscou et Kiev a obligé certains grands constructeurs à se redéployer dans d’autres pays, notamment au Maroc. Et ici, c’est naturellement Tanger qui émerge comme première plateforme de destination de ces relocalisations, en raison de sa situation géographique idéale, en face des marchés européens. Ainsi, à Tanger Free Zone (TFZ) par exemple, certaines grandes industries implantées sur place ont connu une hausse considérable de leurs activités.
C’est notamment le cas de SEBN-MA, spécialisée dans la fabrication des faisceaux électriques pour l’industrie automobile et filiale du groupe Sumitomo Bordnetze. Le constructeur tchèque, Skoda, a également décidé d’y faire fabriquer les faisceaux de câbles des modèles de ses voitures Octavia et Superb. Elles viennent s’inscrire dans une dynamique d’implantation de grands opérateurs de l’écosystème de l’industrie automobile. Dès le mois de mars dernier, c’était au tour de l’équipementier automobile turc Martur Fompak International d’inaugurer une unité industrielle à Tanger Automotive City.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO
