Éco-Business

Compétitivité : Les bonnes notes du WEF

Le Maroc a amélioré son score de deux places dans l’édition 2016-2017 du rapport mondial sur la compétitivité que vient de rendre public le World Economic Forum (WEF). Grâce à l’amélioration de certains indicateurs, notamment macroéconomiques, le Maroc s’est classé à la 70e place sur 138 pays mais reste à la traîne au niveau de certains critères comme l’enseignement supérieur et la régulation du marché du travail.

La saison des rapports économiques internationaux bat son plein et en attendant le fameux Doing Business de la Banque mondiale sur le climat des affaires, c’est le World Economic Forum (WEF) qui ouvre le bal avec son rapport annuel sur la compétitivité. Dans l’édition 2016-2017 qui vient d’être rendu public, le Maroc a pu gagner deux places, se classant ainsi à la 70e place sur 138 pays passés au crible de l’analyse des experts du WEF. Le contenu du rapport donne d’ailleurs plus de détails sur les critères ayant permis au Maroc d’améliorer son score même si le royaume continue à stagner dans le milieu du classement.

Ainsi et d’après le WEF, la compétitivité du Maroc est portée, entre autres, par la qualité de ses institutions en se positionnant à la 50e place en la matière mais aussi au niveau de l’environnement macro-économique où le royaume se hisse même à la 49e place. Le pays s’en sort également bien pour ce qui est des infrastructures (58e), de la taille du marché (55e) et des prérequis de base (51). Sur les autres critères où le Maroc s’en sort relativement bien aussi, le rapport a noté l’efficience du marché des biens (64e), la qualité des services de santé et de l’éducation primaire (77e) et dans une moindre mesure l’innovation (86e) et la qualité du secteur financier (83e). Les aspects sombres qui plombent les performances du Maroc tiennent à la faiblesse du secteur de l’enseignement supérieur (104e) et à l’efficience du marché du travail (124e). Il va sans dire qu’avec la mise en œuvre de la réforme du système éducatif en cours d’élaboration mais surtout de l’adoption prochaine de la loi sur la grève, le Maroc pourrait améliorer davantage son score dans les éditions à venir.

Champion régional
Dans ce rapport, le royaume a aussi confirmé son avance sur les autres pays de la région. Au Maghreb, le Maroc se positionne à la première place devant l’Algérie (87e ) et la Tunisie (95e). Ce dernier pays a sensiblement régressé en perdant plusieurs places au classement, une situation que justifient les contextes politique et socio-économique difficiles que traverse le pays depuis quelques années. En Afrique, le royaume se classe également dans le top 5 en arrivant derrière Maurice (45e), l’Afrique du Sud (47e), le Rwanda (52e) et le Botswana (64e ). Au niveau de la région MENA, ce sont les Émirats arabes unis qui arrivent en haut du podium (16e), devant le Qatar (18e) et l’Arabie saoudite (29e) alors qu’au niveau mondial, c’est la Suisse qui domine le classement pour la 8e année consécutive en devançant de peu Singapour et les États-Unis. Au bas du tableau, on trouve le Tchad (136e ), la Mauritanie (137e) et le Yémen (138e). Parmi les aspects les plus saillants du classement se trouve la compétitivité des pays émergents, dominée par la Chine (28e), le Brésil qui recule et surtout l’Inde qui a fait un grand bon en avant en gagnant 16 places, pour se positionner au 39e rang. Autant dire qu’il y a encore de la marge pour des pays comme le Maroc qui se positionnent comme des hubs stratégiques pour l’expansion des entreprises et qui doivent intensifier davantage leurs efforts pour renforcer leur compétitivité.

Peut mieux faire
Il y a des points forts mais aussi des points faibles pour le Maroc dans cette édition du WEF publiée mercredi 28 septembre. L’étude du WEF, réalisée auprès de 140.000 chefs d’entreprise dans 138 pays, donne un classement mondial des pays les plus compétitifs, sur la base de 12 piliers considérés comme des indicateurs de compétitivité. Il s’agit notamment des infrastructures, de l’environnement macro-économique, de la santé, de l’éducation primaire, de l’efficacité du marché du travail ou de l’innovation. La publication de ce rapport vient compléter et actualiser celui rendu public en mars dernier sur la compétitivté en Afrique et particulièrement au niveau des économies d’Afrique du Nord. C’est du reste sur la base de ce rapport que certaines institutions comme la Banque africaine de développement (BAD) inscrivent leurs actions en matière de soutien à la compétitivité.

Dans le dernier rapport régional, la plupart des pays de la région ont été bien notés pour ce qui est de la qualité des infrastructures et le capital humain, mais ont besoin d’améliorer les institutions, les environnements macro-économiques et l’efficacité des marchés de biens, des services, des finances et du travail, ainsi que les facteurs d’innovation et de sophistication. C’est particulièrement le secteur public, avec une bureaucratie assez lourde, qui freine le développement du secteur privé. C’est pourquoi le WEF insiste sur l’amélioration de la gouvernance et de la transparence en matière de gestion des affaires publiques, la libéralisation des marchés intérieurs en supprimant les obstacles fiscaux et en réglementant les marchés notamment du travail puis en assouplissant les réglementations de contrôle des changes.

«Les gouvernements doivent établir un dialogue avec les entreprises pour mieux prendre en compte les besoins du secteur privé lors de la conception et de la mise en œuvre des politiques nationales et sectorielles», a recommandé le WEF, notant qu’avec la volonté politique, «le secteur public pourrait guider l’investissement privé en encourageant les partenariats public-privé et attirer les investissements directs étrangers». C’est là le véritable enjeu et fort heureusement le Maroc semble bien avancé dans certains domaines dont les réformes sont en cours, et actualité oblige, dans l’ensemble les principales recommandations du WEF, qui se basent sur les points faibles du Maroc, sont bien prises en compte dans les programmes électoraux que viennent de livrer les formations politiques du Maroc.


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