Commerce extérieur : un déficit qui s’allège malgré la crise
Les dernières statistiques de l’Office des changes montrent un déficit commercial marocain qui s’établit à plus de 158,68 MMDH en 2020, enregistrant une hausse de 23,1% en glissement annuel. Particulièrement marquée par la crise mondiale du coronavirus, l’année 2020 a ainsi connu un ralentissement de l’activité économique aussi bien au niveau national qu’au niveau international.
Le déficit commercial du Maroc s’est allégé de 23,1% en 2020, pourtant marquée par la crise de la covid-19. C’est ce qui ressort des dernières statistiques de l’Office des changes portant sur les indicateurs des échanges extérieurs en 2020. Cet allégement s’explique, selon l’Office, par la baisse des importations de marchandises de 14,1% à 421,86 MMDH et des exportations de 7,5% à 263,17 MMDH. Il faut noter que les exportations ont enregistré, en glissement trimestriel, une hausse de 15% supérieure à celle des importations (+12,8%).
Par ailleurs, l’office souligne que le repli des importations de biens s’explique par le recul des importations de la quasi-totalité des groupes de produits en l’occurrence, des produits énergétiques, des produits finis de consommation, des biens d’équipement, des demi produits et des produits bruts de , respectivement, -26,51 MMDH, -17,97 MMDH, -17,21 MMDH, -11,42 MMDH et -3,13 MMDH. Les achats des produits alimentaires, eux, ont connu une hausse de 7,49 MMDH. Concernant la baisse des exportations, elle fait suite à la diminution des ventes des secteurs de l’automobile de -9,3% à 72,71 MMDH, du textile et cuir de -19,2% à 29,82 MMDH, de l’aéronautique de -28,9% à 12,43 MMDH, des autres extractions minières de -19,6% à 3,37 MMDH, de l’électronique et l’électricité de -0,8% à 10,32 MMDH et des autres industries de -12,7% à 21,18 MMDH.
Toutefois, note l’Office, cette baisse est atténuée par la hausse des ventes des secteurs des phosphates et dérivés de +3,7% à 50,76 MMDH et de l’agriculture et l’agro-alimentaire de +0,7% à 62,54 MMDH. Quant à la balance des échanges de services, elle a enregistré en 2020 un excédent en baisse de 31,2% à 60,74 MMDH alors que les exportations ont reculé de 30,1% à 130,24 MMDH et les importations de 29,1% à 69,49 MMDH.
Les IDE se portent bien
Au niveau des Investissements directs étrangers (IDE), la note de l’Office des changes fait savoir que son flux net a connu une hausse de 1% à fin décembre 2020, atteignant 15,54 MMDH contre 15,37 MMDH un an auparavant. Ce résultat, explique la même source, est dû à une baisse des dépenses des IDE de 41,6% à 10,82 MMDH, conjuguée à la baisse des recettes de -22,3%. Notons également que le flux net des Investissements directs marocains à l’étranger (IDME) a connu une baisse de plus de 5,27 MMDH en 2020. Ils ont ainsi atteint près de 7,74 MMDH en 2020, soit une baisse de 32,8% alors que les cessions de ces investissements ont plus que doublé. L’Office fait également savoir que les envois de fonds effectués par les Marocains résidents à l’étranger ont enregistré une hausse de 5% à 67,99 MMDH en 2020. Enfin, les recettes voyages ont, quant à elles, atteint 36,36 MMDH au titre de l’année 2020 et les dépenses ont reculé de 49,6% à 10,54 MMDH, l’excédent de la balance voyages enregistrant ainsi une baisse de 55,3%. Rappelons que lors de la 4ème réunion d’administration de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, en fin janvier dernier, le chef du gouvernement, El Otmani a mis en avant le flux continu des IDE notamment en pleine pandémie. Alors qu’au niveau mondial, les IDE ont chuté de 42% à 859 milliards de dollars selon la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) qui prévoit des flux faibles en 2021 et un affaissement pour les pays en voie de développement.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco