Éco-Business

Commerce de détail : Retail Holding voit grand

En dépit d’un contexte particulièrement difficile, le commerce de détail au Maroc affiche des perspectives prometteuses. Pour Retail Holding, si la grande distribution continue de se développer, le textile, de son côté, est confronté à des difficultés majeures principalement dues aux droits de douane et aux taxes. Toutefois, les nouvelles perspectives de l’entreprise laissent entrevoir une forte implantation dans d’autres secteurs d’activité, ainsi qu’une internationalisation en Europe et en Afrique. 

Pour Riad Laissaoui, directeur général de Retail Holding, les droits de douane imposés plongent les textiliens dans une grande détresse.

«Les barrières tarifaires à l’entrée de la marchandise en provenance de l’extérieur, notamment celles venant d’Asie, mettent les opérateurs dans l’embarras. En dehors de ces barrières, il faut également prendre en compte les royalties, ce qui fait grimper les prix. Cette situation a poussé plusieurs enseignes à fermer boutique. D’où l’importance d’opérer des changements, autrement l’issue sera fatale», déplore-t-il.

Dans ce sens, il indique que le poids des taxes devrait être réduit afin de rendre le produit plus accessible. Autrement, c’est le circuit informel qui se développera. D’après la même source, des discussions sont en cours avec le ministère du Commerce et de l’Industrie pour alléger ce fardeau et revenir à des taux plus raisonnables, dans l’optique de relancer la machine et développer une industrie textile locale florissante, comme par le passé.

D’ailleurs, le management se dit disposé à faire du retail local, mais encore faut-il avoir la capacité nécessaire. «Le problème, aujourd’hui, c’est que vous avez une très faible industrie locale dans le textile. Mais la volonté est là. D’ailleurs, au niveau de Kiabi, nous sommes autorisés par la maison-mère à vendre un certain nombre de produits locaux, notamment la chaussure, dans nos magasins».

Cependant, le développement est de mise. De nouvelles enseignes vont faire leur introduction sur le marché, en particulier dans les secteurs de la boulangerie-pâtisserie, de la restauration, du bricolage ou encore de la chaussure.

Une stratégie multiforme payante
En ce qui concerne le secteur alimentaire, il demeure plus résilient que le textile, bien que les professionnels de la grande distribution aient dû grignoter dans leurs marges pour proposer des prix relativement corrects aux consommateurs. En dépit d’un contexte de crise persistant, le secteur réussit à tirer son épingle du jeu. Pour Retail Holding, maison mère du groupe Label Vie, l’activité est au beau fixe.

«La stratégie multiforme adoptée par le groupe nous permet de résister. Cette politique de diversification des types de magasins contribue à maintenir un équilibre économique et financier, et par conséquent, d’assurer la continuité du développement», dévoile Laissaoui.

Cependant, avec un marché du commerce moderne ne dépassant pas 20% du commerce général, tout reste à faire. Pour le professionnel, le marché regorge encore d’opportunités à saisir, en dépit d’une rude concurrence.

En effet, alors que le commerce traditionnel prédomine, il existe encore des zones, et même des villes, qui ne comptent pas de réseau de commerce moderne. Cela représente pour les acteurs de la grande distribution un champ fertile pour se développer. C’est dans cette optique que le groupe envisage d’accélérer la cadence et d’ouvrir de nouveaux magasins, notamment des petites surfaces, avec l’objectif d’atteindre un millier de points de vente dans les prochaines années. Une ambition à la hauteur des investissements qui seront engagés, surtout après le renforcement du tour de table de l’opérateur, qui a récemment accueilli des institutionnels tels que la Société financière internationale (IFC) ou encore CDG Invest.

Pour le retailer, une nouvelle page s’ouvre avec ces grands acteurs, notamment à l’international. L’entité voit grand et compte s’implanter dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne, sachant qu’elle est déjà présente en Côte d’Ivoire avec un réseau de 130 magasins. L’Europe n’est pas en reste : une joint-venture vient d’être conclue avec Carrefour en France pour l’ouverture d’Atacadao, qui connaît un franc succès, selon le top management. Avec un tel élan, Retail Holding ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le groupe a la ferme intention de multiplier ces magasins de hard discount.

Par ailleurs, concernant les produits culturels vendus dans les magasins Virgin, l’activité se porte bien. En dehors du retail, la holding envisage de se diversifier en se positionnant sur d’autres secteurs d’activité, tels que l’hôtellerie ou l’éducation.

Riad Laissaoui 
Directeur général de Retail Holding

 

«Au niveau de Kiabi, nous sommes autorisés par la maison-mère à vendre un certain nombre de produits locaux, notamment la chaussure, dans nos magasins. Cependant, le développement est de mise. De nouvelles enseignes vont faire leur introduction sur le marché, en particulier dans les secteurs de la boulangerie-pâtisserie, de la restauration, du bricolage ou encore de la chaussure».

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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