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Comment Miratti Bags apporte sa touche au patrimoine artisanal marocain

En créant Miratti Bags, Youssef Ghalem souhaite participer à la préservation de l’artisanat en créant une marque 100% marocaine, accessible tout en étant haut de gamme, le tout en offrant des formations pour préserver l’héritage des anciens. Rencontre avec le créateur d’une marque à la fois tendance et sociale.

D’où est née l’idée de créer Miratti Bags ?
Miratti est née d’un besoin personnel. Il y a 3 ans, alors que je venais de me procurer un ordinateur portable, j’ai voulu en profiter pour acheter un briefcase en cuir qui m’accompagne dans mes déplacements professionnels. Après quelques visites aux malls et magasins de Casablanca, je me suis rendu compte qu’il y avait deux natures de sacs: des sacs en cuir de haute qualité, très coûteux, et des sacs moyen et bas de gamme qui ne correspondaient pas vraiment à mon besoin. C’est ainsi que j’ai décidé d’élaborer un sac de très bonne qualité qui soit en même temps fonctionnel. J’ai donc obtenu mon premier prototype en mai 2018, et l’ai développé de fil en aiguille jusqu’à atteindre les modèles actuels.

Quelle est la particularité de cette marque ?
Miratti se distingue de deux façons. D’abord par son côté social: Miratti consacre 5% de ses bénéfices à la préservation du patrimoine artisanal marocain en créant notamment des formations E-learning destinées aux orphelins pour leur insertion professionnelle dans des ateliers partenaires. Et puis par son côté extrêmement fonctionnel: Miratti répond au besoin organisationnel des cadres modernes. Avec notamment des compartiments pour tous les gadgets (clés usb, powerbanks, câbles, badges), un compartiment renforcé pour ordinateur portable, un compartiment pour tablette…

Comment naît un modèle ?
Un modèle doit d’abord répondre à un besoin précis. Ce besoin est le fruit des feedbacks que nous recevons de la part de nos clients. Ensuite vient la phase de benchmark et d’inspirations; dans ce sens, notre équipe se charge de vérifier, à l’échelle internationale d’abord, s’il existe ou non des modèles dont nous pourrions nous inspirer. Vient ensuite le rôle du designer qui, à partir des différentes inspirations, conçoit un modèle propre à notre marque. Finalement, nous amenons la conception au prototypiste qui se charge d’élaborer un premier prototype conforme à nos exigences. Généralement, un seul prototype est insuffisant, donc nous réitérons au fur et à mesure jusqu’à obtenir un sac à la hauteur de nos attentes.

Pourquoi le cuir ?
Le cuir est une matière noble, qui fait preuve d’une grande qualité et de durabilité.Les sacs que nous confectionnons se veulent durables et qualitatifs. De plus, je me suis toujours demandé pourquoi le Maroc n’a pas de grande marque de maroquinerie reconnue à l’international. Qui dit maroquinerie dit cuir, le calcul est vite fait.

À quel point l’artisanat marocain est-il riche et doit-il être préserver ?
L’artisanat constitue aujourd’hui la principale source de revenu de plusieurs millions de Marocains. Or, nous constatons que les jeunes s’y intéressent de moins en moins car les revenus restent très limités et les conditions de travail difficiles en général. Dans le domaine de la maroquinerie en particulier, les petits artisans se plaignent de la faiblesse des revenus en comparaison avec la fast-fashion où ils peuvent être mieux rémunérés (en travaillant sur du simili cuir par exemple). Afin d’aider la maroquinerie à se développer, l’État, la Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC) et le ministère de l’Industrie font le nécessaire en mettant en place des mécanismes d’aide et de financement pour les industriels du domaine, mais aussi en aménageant des zones industrielles réservées aux tanneries et aux ateliers afin de faire du Maroc un pays compétitif en la matière. Cela dit, nous devons nous occuper des conditions de travail des artisans car, sans eux, aucun sac ne pourrait être confectionné. Ils représentent toute la base de l’industrie.

Parlez-nous des formations en ligne pour perpétuer l’héritage marocain…
Étant dans le domaine de l’éducation en ligne depuis 7 ans, j’ai toujours voulu servir le Maroc à travers l’E-learning qui, au fil du temps, est devenu ma spécialité, que ce soit en octroyant des milliers de vidéos gratuitement sur Kezakoo.com, en rendant notre plateforme PREMIUM accessible gratuitement depuis le premier jour du confinement ou encore en perpétuant l’artisanat marocain grâce à des Massive Online Open Courses (MOOC). Dans ce sens, lorsque j’ai identifié le besoin en sacs pour professionnels à coûts non exorbitants, la première chose à laquelle j’ai pensé est comment joindre la maroquinerie à l’éducation; c’est ainsi qu’est née l’idée de réserver une partie des revenus à la création de contenu E-learning ayant pour vocation de perpétuer l’héritage marocain. Dans ce sens, je suis allé voir l’Académie des arts traditionnels à Casablanca pour un partenariat grâce auquel Miratti bénéficiera de l’expertise des formateurs de cette prestigieuse académie spécialisée en artisanat. D’un autre côté, étant le fondateur de Kezakoo, startup spécialisée dans l’E-learning, nous travaillons à mettre en place ces formations dans une plateforme dédiée. Aujourd’hui, nous sommes en train d’identifier les associations partenaires avec qui nous ferons bénéficier les premiers orphelins de nos formations.


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