Comment l’ONCF a survécu à la crise
Le bras ferroviaire de l’État fait le point sur la première semaine de reprise des trains des lignes Al Boraq et Al Atlas. En une semaine, 350.000 voyageurs ont choisi le train pour leurs déplacements. Un signal fort pour la reprise de l’activité de l’Office et celle de l’économie nationale.
La reprise des trains des lignes Al Boraq et Al Atlas ainsi que le renforcement des Trains navettes rapides sur les axes de proximité ont permis d’enregistrer environ 350.000 voyageurs ayant choisi le train pour leurs déplacements. C’est ce que confirme l’Office national des chemins de fer (ONCF) dans un communiqué publié, en fin de semaine. Le transporteur ferroviaire lancé, jeudi 25 juin, la deuxième étape de son «plan d’allègement du confinement sanitaire». Une semaine plus tard, l’Office note que la «reprise a été marquée par une demande importante ayant conduit l’ONCF à augmenter progressivement son offre initiale de 116 trains par jour à 144 trains, pour s’adapter à l’évolution ressentie sur l’ensemble des axes». En effet, après un quasi-arrêt de la machine économique nationale, les affaires reprennent. En tout cas, les performances enregistrées par l’ONCF cette première semaine ont été atteintes grâce aux mesures prises pour réguler la fréquentation des trains et assurer le respect des règles de distanciation sociale ainsi que l’adoption des mesures de protection et de sécurité sanitaire. Il s’agit du maintien du port obligatoire du masque, de la limitation des capacités de places mises en vente, du nettoyage et de la désinfection renforcés et continus des trains et espaces partagés en gares, de la mise à disposition du gel hydroalcoolique en gare et à bord des trains… «Un tel dispositif a permis d’offrir aux clients une mobilité protégée et responsable, tout en les rassurant et en les incitant à adopter les comportements adéquats pour voyager dans de bonnes conditions de sécurité sanitaire», explique l’ONCF. À préciser que l’Office continue d’améliorer son offre de trains jusqu’à atteindre le service normal dans les prochains jours.
Par ailleurs, un plan de relance de l’activité serait «en gestation». Mohamed Rabii Khlie, directeur général de l’ONCF, avait annoncé, lors d’une visioconférence organisée durant la période du confinement, qu’il s’attend à ce que le nombre de transactions des opérateurs ferroviaires diminue de 25% au cours de cette année. Cela représente près de 1 MMDH de pertes par rapport à l’année dernière, dues à l’éclatement de la pandémie de Covid-19 au Maroc et des mesures de confinement qui ont suivi. Effectivement, le nombre de transactions a diminué de 98%, et l’Office a essuyé, chaque mois de confinement, une perte de 280 MDH, pour un total de 840 MDH durant les trois mois suivant l’imposition du confinement. De grosses pertes financières pour l’Office, qui devrait trouver des relais de croissance pour les compenser. Cependant, les licenciements sont exclus.
«L’Office n’a licencié aucun employé en conséquence directe des pertes financières subies par la pandémie. Notons que le contrat signé avec l’État en 2019 a fait éviter le pire, par le biais des réformes qui lui ont permis d’absorber les répercussions de la crise», avait assuré le DG de l’ONCF.
Justement, au moment où le mouvement des voyageurs s’arrêtait, l’ONCF continuait à fournir des services logistiques et le transport de marchandises et de phosphates. Cette continuité a permis à l’Office de maintenir ses équilibres financiers et de résister aux répercussions de la crise sanitaire de manière contrôlée sans avoir à prendre des décisions telles que les licenciements d’employés. Toutefois, l’ONCF a suspendu tous les projets d’investissement ferroviaires programmés, y compris l’extension des chemins de fer et des lignes ferroviaires à grande vitesse, mais ces derniers devraient reprendre dans un avenir proche.
Sanae Raqui
Les Inspirations Eco
