Climat et Développement : le Maroc plaide pour un nouvel objectif de financement post-2025
Le Maroc demande un signal fort et concret en faveur de l’action climatique. Une démarche qui serait matérialisée par un nouvel objectif de financement collectif post-2025, tel que préconisé par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, dans une allocution faite lors de la réunion ministérielle «Climat et Développement».
Cette rencontre a été organisée en mode virtuel à l’initiative du Royaume-Uni, qui accueillera la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021.
Selon Bourita, «il est plus que jamais urgent de prendre des mesures conformes à l’Agenda 2030 pour le développement durable et d’opérer un changement systémique dans les décisions de financement qui ont l’impact le plus significatif» dans un cadre marqué par la pandémie de la Covid-19. Ces mesures, a-t-il souligné, doivent être «nouvelles, innovantes, adéquates et prévisibles pour prendre en compte les défis majeurs et permettre la mise en œuvre de plans nationaux plus ambitieux. De l’avis du ministre, l’accès au financement doit également être juste et équitable pour tous les pays en développement. Ces mesures doivent donc intégrer, dans une approche inclusive, «une vaste mobilisation du secteur privé dont l’engagement reste crucial pour une transition vers une économie à faible émission de carbone».
«Nous devons également assurer un équilibre entre le financement de l’atténuation et celui de l’adaptation», a défendu Bourita, soulignant que dans le cadre actuel, l’Afrique n’est pas traitée comme un partenaire égal.
«Notre continent est soumis à plusieurs inégalités: inégalités dans les responsabilités car notre continent qui émet le moins de gaz à effet de serre est le plus fortement impacté par le changement climatique, inégalités liées à la capacité d’expertise, à l’élaboration de solutions technologiques, à l’anticipation et à la réparation, et inégalités dans les ressources financières pour mettre en œuvre des politiques et des stratégies conformes aux engagements soutenus par les pays africains», a déploré Bourita.
Le ministre a en outre souligné l’engagement fort du Maroc en faveur de l’agenda climatique international, lequel se traduit d’abord par des contributions déterminées au niveau national (CDN) ambitieuses, visant à réduire de 42% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Le Royaume, a poursuivi l’homme d’Etat, a également lancé un processus d’augmentation de ses contributions, qui permettra, à travers la «vision Maroc 2050» pour une stratégie de développement à long terme de faible émissions de gaz à effet de serre, d’atteindre nos objectifs juste à temps pour la COP26.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco