Bourse : le MASI sur un nuage

L’indice vedette vient de franchir un nouveau palier en dépassant les 17.800 points. Une progression attendue par les analystes, qui tablent sur la poursuite du mouvement dans un canal haussier. Une tendance favorable, soutenue par des fondamentaux solides et des indicateurs techniques bien orientés.
Le fameux adage boursier veut que «les arbres ne montent pas jusqu’au ciel». La Bourse de Casablanca, elle, semble décidée à s’en affranchir. L’indice MASI flirte désormais avec les 17.800 points au cours de la séance du lundi 24 mars 2025, porté par une dynamique haussière soutenue. Un mouvement qui s’inscrit dans une dynamique portée par les résultats solides des grandes capitalisations et par une confiance de plus en plus marquée des investisseurs.
Dans cette course effrénée, Attijariwafa Bank continue de jouer un rôle moteur. Le groupe bancaire a récemment dévoilé des résultats record, confortant sa position de locomotive du marché. Maroc Telecom, sous l’impulsion de Mohamed Benchaâboun, son nouveau président du directoire, amorce un repositionnement stratégique qui n’échappe pas aux opérateurs. D’autres valeurs viennent alimenter l’élan.
CMGP, spécialisée dans les solutions d’irrigation, vient de publier des résultats salués par les observateurs, tandis qu’Akdital élargit son maillage territorial avec l’annonce de l’ouverture d’un nouvel établissement à Guelmim. TGCC, pour sa part, capte l’attention des marchés en détenant le contrôle exclusif de la Société de travaux agricoles marocains (STAM) après une acquisition de 60% du capital de cet acteur des travaux publics, selon une récente note du Conseil de la concurrence.
Poursuite du cycle
Côté volumétrie, les échanges s’étoffent, avec un volume global qui culmine à 922 milliards de dirhams, tandis que les signaux techniques demeurent bien orientés. Selon une récente publication de BMCE Capital, le MASI reste inscrit dans un trend haussier, soutenu par des fondamentaux renforcés et une lecture technique toujours favorable. Depuis le début de l’année, l’indice s’est hissé à des niveaux inédits, porté à la fois par un optimisme mesuré et par des indicateurs techniques qui tendent à confirmer la robustesse du mouvement en cours.
Cette progression, suivie d’un repli modéré, semble s’inscrire dans une phase de consolidation maîtrisée, marquée par un net fléchissement des échanges – autour de 250 millions de dirhams par jour entre fin février et la mi-mars – sans que la dynamique de fond ne soit altérée. La trajectoire de l’indice vedette s’aligne ainsi sur les projections des analystes, lesquels tablaient sur des objectifs compris entre 17.500 et 18.000 points.
Malgré quelques secousses, l’indice poursuit son ascension, soutenu par une toile de fond technique toujours favorable. L’élan haussier de l’indice phare s’inscrit dans une dynamique plus large, portée par la détente progressive des conditions monétaires et la confiance renouvelée des investisseurs dans les perspectives économiques du pays.
Dopé par les flux acheteurs sur les grandes capitalisations, le MASI, qui avait terminé l’année 2024 sur une progression de 22,2%, a poursuivi sa trajectoire ascendante en affichant des gains de 10% en janvier puis de 5,2% en février, portant sa performance cumulée à 15,7% en deux mois.
Selon Bank Al-Maghrib, cette embellie intervient dans un contexte marqué par une reprise du crédit bancaire au secteur non financier, dont la croissance devrait atteindre 5,9% en 2025, après une progression modeste de 2,6% en 2024.
Dans le sillage de cette dynamique, la capitalisation boursière a franchi les 750 milliards de dirhams à fin décembre, et le volume des transactions s’est établi à 8,9 milliards en février, dont 91% réalisés sur le marché central. Ce mouvement, graduel mais soutenu, témoigne d’une revalorisation silencieuse de la place casablancaise, longtemps considérée comme atone. Sans emballement excessif, l’indice semble tracer les contours d’un cycle haussier durable.
Le métal jaune défie les indices boursiers
Après avoir franchi, à la mi-mars, le seuil symbolique des 3.000 dollars l’once pour atteindre un sommet de 3.004,94 dollars, l’or continue d’évoluer à des niveaux historiquement élevés. Depuis le début de l’année, le métal précieux affiche une progression remarquable, devançant les principaux indices boursiers.
Dans un climat marqué par des tensions géopolitiques persistantes et un regain d’incertitude commerciale – notamment à la suite des menaces tarifaires formulées par l’administration Trump à l’encontre des produits européens – les investisseurs renforcent leur exposition à l’or, valeur refuge par excellence. Le mouvement est amplifié par les achats des banques centrales, notamment dans les pays émergents, soucieuses de diversifier leurs réserves.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO