Bon cru pour la Banque centrale populaire

Malgré un contexte marqué par des taux débiteurs bas, combinés à une baisse de la demande de crédits et la baisse des taux des Bons de Trésor exerçant une pression à la fois sur la marge sur intérêts et sur les revenus des placements, la Banque centrale populaire arrive tout de même à maintenir le cap de la croissance et affiche un produit net bancaire en hausse de 2% à 15,65 MMDH.

En effet, la ventilation des revenus fait ressortir une marge d’intérêt en repli que de 0,8% à 10,4 MMDH, une marge sur commissions en hausse de 7% à 2,08 MMDH et d’autres produits et charges (essentiellement de la bancassurance) en hausse de 41% à 758 MDH. Par ailleurs, la bonne maîtrise des charges a permis à la banque de limiter leur progression à 5%.

Dans le détail, les charges générales reculent de 1% à 2,67 MMDH, les charges de fonctionnement de 4,6% à 1,47 MMDH. A contrario, les charges de personnel ont avancé de 2% à 956 MDH et les dotations aux amortissements et dépréciations de 11,8% à 243 MDH. En conséquence, le coefficient d’exploitation s’établit à 25,1% perdant 4 points de base par rapport au niveau affiché en 2015.

Important effort de provisionnement
Sur le niveau des provisionnements, la banque adopte une politique toujours prudente. Ainsi, au cours de l’exercice 2016, la banque a consenti un effort de provisionnement avec un coût du risque qui s’élève à 3,3 MMDH. Elle a également constitué une provision supplémentaire pour risques généraux de 317 MDH, portant l’encours à 2,7 MMDH. La banque a également constitué une provision complémentaire pour risques pays relative à la zone UEMOA de près de 400 MDH. Alimentation du fonds de soutien dont l’encours se situe à 3,2 milliards DH. Par ailleurs, la banque a réussi, grâce aux efforts de recouvrement, à récupérer en 2016 plus de 1,5 MMDH de créances, dont près de 150 MDH de créances assainies. Le taux de couverture consolidé des créances se chiffre en conséquence à plus de 76%, au lieu de 73% en 2015. En dépit de cet effort de provisionnement la banque affiche un résultat net part du groupe en progression de 5,3% à 2,64 MMDH.

Dynamique commerciale soutenue
Sur le plan commercial, la banque a vu croître les dépôts de la clientèle de 3,8% à 259,8 MDH et les créances sur la clientèle de 1,8% à 213,9 MDH. La part de marché au niveau de l’épargne nationale additionnelle s’établit ainsi à 27% avec un additionnel sur le marché des particuliers qui s’élève à 13,4 MMDH, représentant près de 40% de l’effort du secteur bancaire. Sur le marché des Marocains du Monde, le groupe enregistre une progression de 6% des dépôts correspondant à près de 60% de la croissance du marché. Au niveau du financement de l’économie nationale, la banque améliore sa part de marché à 28%. Sur le segment des grandes entreprises, la banque poursuit ses efforts en faisant progresser la distribution de crédits aux grandes entreprises de 3% à 62 MMDH. Le groupe affiche également une amélioration significative du produit net bancaire de la Banque de financement et d’investissement de 8% à 2,6 MMDH.

Gros engouement pour l’Afrique subsaharienne
Au cours de 2016, la banque a ouvert une première succursale de la Banque atlantique en Guinée-Bissau, ce qui permet au groupe de couvrir désormais l’ensemble des pays de la zone UEMOA. 2016 a également été marquée par la signature d’accords avec des partenaires importants au sein de pays d’Afrique à fort potentiel, notamment le Nigéria, l’Éthiopie et le Rwanda. Avec, à fin 2016, une contribution assez soutenue des filiales subsahariennes aux résultats du groupe (16% du PNB et 18% du RNPG), le groupe continue son expansion sur le continent. Actuellement, la banque est en discussions avec BNP Paribas pour acquérir sa filiale au Gabon, et a entamé le processus d’acquisition d’une banque au Niger. Par ailleurs, à travers la filiale de microfinance Atlantic Microfiance for Africa (AMIFA), la banque cherche à avoir une implantation dans 5 à 10 nouveaux pays à l’horizon 2020.