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Banques : les perturbations économiques retardent le retour à la normale

Les résultats d’Attijariwafa bank, BCP, BMCI et Crédit du Maroc ont repris de l’altitude en 2021 sans encore atteindre le niveau de 2019. Le quatuor a engrangé 7,7 milliards de DH de bénéfices l’année dernière en hausse de 71%. Malgré les turbulences ayant émaillé l’exercice, la baisse de 26,5% du coût du risque et la croissance de 3% du produit net bancaire ont soutenu les performances des quatre groupes. Mais, les menaces restent vivaces encore en 2022 avec la crise sanitaire, la sécheresse et l’inflation. Les risques entourant la croissance économique sont bien plus élevés que les mois précédents. Rien n’est à exclure, ni même une baisse du PIB sous-entendent certains analystes.

Pour les quatre groupes bancaires Attijariwafa bank, BCP, BMCI et Crédit du Maroc, les bénéfices cumulés ont rebondi de 71% à 7,7 milliards de DH. Mais, ils demeurent encore loin du niveau de 2019 (-22%) en raison notamment des perturbations ayant freiné la reprise dans de nombreux secteurs d’activité. C’est le cas du secteur du Tourisme avec la fermeture des frontières pour contrer la propagation du variant Omicron. Elles doivent composer aussi avec la remontée des défaillances d’entreprises. Malgré ces contretemps, la reprise de l’activité économique s’est traduite par une amélioration du coût du risque. Les provisions, pour faire face aux éventuels défauts des clients et à la dégradation des perspectives économiques, ont diminué de 26,5% pour le quatuor à 9,7 milliard de DH. Le coût du risque reste cependant deux fois plus important qu’avant la crise sanitaire. «Ces résultats sont globalement en ligne à l’exception de la BCP pour lequel nous anticipions une baisse plus importante du coût du risque», relève un analyste.

Pour le groupe mutualiste, le coût du risque s’est allégé de 10% à 5,5 milliards de DH. Au-delà de cet indicateur, le dynamisme du produit net bancaire a aussi soutenu les performances des groupes bancaires. La vitalité de la consommation des ménages et le sursaut de l’investissement des entreprises privées en fin d’année ont assuré une bonne croissance du produit net bancaire, soit une hausse de 3% à 50 milliards de DH. Cependant, le retour à la normale espérée en 2022 pourrait être contrarié par les derniers développements au Maroc et à l’international. Les menaces entourant la croissance sont bien plus élevées qu’il y a quelques mois avec la sécheresse et l’accélération de l’inflation.

«Pour chaque variation de 10% du PIB agricole, l’impact à la hausse ou à la baisse peut être estimé à environ 1,5% de croissance du PIB global. En 2022, la croissance du PIB pourrait donc s’élever à 3,5%, au lieu de 3,9% prévu initialement», estime Olivier Le Cabellec, économiste du groupe Crédit Agricole, dans une note sur le Maroc.

Certains analystes anticipent une baisse de plus de 20% du PIB agricole, très loin des prévisions du gouvernement. De façon générale, les hypothèses de base ayant servi à l’élaboration de la loi de Finances ne sont plus pertinentes. Le regain d’inflation ces derniers mois entraîne des revendications que le gouvernement tente de contenir avec notamment l’annonce de plusieurs mesures pour protéger le pouvoir d’achat des ménages. Pour la croissance 2022, rien n’est à exclure, estime un professionnel de marché. Ce contexte ne sera pas sans conséquences sur les performances des banques.

Frank Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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