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Aérien. La libéralisation du ciel africain prend forme

L’ouverture du marché commun de transport aérien, la réduction des taxes et des charges, la garantie de l’égalité des genres et le développement d’une politique de recrutement des jeunes. Ce sont les quatre résolutions adoptées par la cinquantième Assemblée générale de l’Association des Compagnies Aériennes Africaines (AFRAA), tenue du 25 au 27 novembre. 

L’ouverture du marché commun de transport aérien africain doit être hissée en tête des priorités. Les gouvernements africains sont appelés à adhérer à cette initiative lancée officiellement en janvier 2018 et à laquelle ont adhéré quelque 27 pays. Au Maroc, la décision n’est pas encore actée mais les déclarations officielles sont favorables à l’adhésion du royaume à ce projet qui devrait à long terme métamorphoser le paysage de l’aviation civile dans le continent.

Selon le PDG de Royal Air Maroc (RAM) Abdelhamid Addou, «le sujet est en cours d’étude de manière très positive par le Maroc». L’accélération de la cadence s’impose pour que le marché unique, dont l’idée est née il y a une trentaine d’années, puisse enfin voir le jour. Certains pays et compagnies aériennes ont émis quelques réserves sur ce projet. L’association des compagnies aériennes africaines tient à rassurer quant à l’impact du marché unique sur le développement des entreprises africaines. L’AFRAA entend visiblement faire du lobbying auprès de la commission de l’union africaine pour que le projet puisse enfin prendre forme mais il ne faut pas se faire d’illusions : pour atteindre les résultats escomptés, il faudra attendre plusieurs années.

Le processus est en effet très long pour plusieurs raisons, selon le patron de RAM. Il faut dire que le développement d’un marché du transport aérien intra-africain fort ne dépend pas uniquement de la volonté des professionnels et des États ni encore de l’abaissement des tarifs. L’essor du secteur en interne est tributaire aussi du trafic qui demeure encore très faible en Afrique en raison du niveau du pouvoir d’achat et de la culture du voyage aérien qui n’est pas encore un acquis sur le continent, selon Addou. Quelques niches sont déjà prospères entre les pays africains mais il faut être très patient avant d’atteindre le niveau du marché unique européen. À cela s’ajoutent d’autres préalables pour assurer le succès du marché unique européen. En effet, sans la réduction des taxes et des charges, le secteur ne peut pas se développer. C’est d’ailleurs l’une des recommandations phares de l’assemblée générale de l’AFRAA.

Dans certaines régions africaines comme l’Afrique de l’Ouest, la pression fiscale pèse lourdement sur l’équilibre financier des compagnies aériennes. «Le transport aérien a été souvent considéré comme une vache à lait», souligne le secrétaire général de l’AFRAA, Abderrahmane Berthe. Aussi, est-il on ne peut plus nécessaire de revoir ce volet par les décideurs dans les pays africains. L’AFRAA prend déjà son bâton de pèlerin pour aller prêcher la bonne parole auprès des responsables gouvernementaux africains afin de rectifier le tir et permettre ainsi aux compagnies aériennes de respirer. Par ailleurs, il est préconisé de renforcer les compétences des ressources humaines travaillant dans le secteur. À cet égard, il est recommandé d’accorder une attention particulière aux jeunes pour les inciter à opter pour des métiers ayant trait au transport aérien qui va se développer dans les années à venir. Les besoins se font sentir au niveau de certains profils comme les pilotes. La promotion de l’égalité des genres n’est pas en reste. C’est une recommandation insistante de l’assemblée générale de l’AFRAA. Certes les femmes sont présentes parmi les équipages à bord des avions, mais elles sont peu nombreuses dans les postes de décisions des compagnies aériennes en Afrique. Il est temps de les booster au niveau du top management des compagnies sur la base de la méritocratie. Au niveau de la compagnie aérienne nationale, la parité est assurée à tous les niveaux, tient à préciser le PDG de RAM. 


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