Éco-Business

2017, une année prolifique pour l’export

Le Maroc pourrait capter, en 2017, de nouveaux débouchés à l’export estimés à près de 15 MMDH. Les exportations devraient poursuivre leur progression avec une hausse de 10%. Une performance principalement tirée par le dynamisme du marché européen qui devrait connaître une demande additionnelle de plus d’un milliard d’euros.

Après une année 2016 difficile pour le commerce extérieur, que faut-il attendre de 2017? Des signaux positifs commencent déjà à apparaître, offrant de grandes opportunités pour les exportations marocaines. Selon les experts d’Euler Hermès, le Maroc aura à capter un marché de près de 1,8 milliards d’euro, l’équivalent de 15 MMDH de nouveaux débouchés, soit 3 fois plus que 2016. Selon les prévisions de l’assureur français, les exportations devraient poursuivre leur progression avec une hausse de 10%. Une performance principalement tirée par le dynamisme du marché européen qui devrait connaître une demande additionnelle de plus d’un milliard d’euro principalement assumée par l’Espagne (604 millions d’euros) et la France (423 millions d’euros).

Le Maroc pourra également compter sur la progression de la demande des émergents, notamment l’Inde (101 millions d’euros), la Chine (58 millions d’euros) et le Brésil (41 millions). Les débouchés africains devraient également progresser mais resteront loin derrière ceux de l’Europe. L’Afrique du Nord devrait rebondir à 68 millions d’euros. Quant à l’Afrique de l’Ouest, elle devrait compter une demande additionnelle de 54 millions d’euros alors qu’elle n’en comptait que 13 millions en 2016. La majeure partie de ces opportunités (pas moins de 70%) devraient se concrétiser dans 3 secteurs principaux : l’agroalimentaire, le textile et la chimie, qui inclut la pharmacie et les engrais. Les opportunités dans le secteur automobile, l’énergie et le secteur électrique ne devraient même pas dépasser les 600 millions d’euros de débouchés.

Montée en gamme
Selon l’assureur français, le Maroc fera partie des pays qui réaliseront des performances satisfaisantes, mais qui seront accompagnées de gains modestes, en 2017. Une caractéristiques qui rassemble les pays liés au cycle économique de la zone euro (dont la Slovaquie, le Portugal, la Turquie et la Côte d’Ivoire). En effet, le Maroc a augmenté ses exportations de 60% en 5 ans mais de seulement 30% en valeur. «La prochaine étape devrait être celle de la montée en gamme. Le Maroc devrait explorer toute la chaîne de production, d’amont en aval, en vue de bénéficier de la partie la plus juteuse du business. Pour ce faire, le Maroc doit investir dans l’innovation, la recherche et développement, le marketing, le service après-vente et les services attachés aux produits», explique Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes.

L’initiative privée devrait prendre le relais à ce niveau en vue de capter ces relais de croissance. L’ouverture commerciale et financière du Maroc a d’ailleurs connu un ralentissement durant ces dernières années. En témoigne d’ailleurs la suspension de nombreuses négociations commerciales bilatérales (notamment avec l’Union européenne et le Canada). «Le Maroc s’attendait certainement à bénéficier des effets positifs de la signature du traité transatlantique. Or, cet accord devrait tomber à l’eau et le Maroc se retrouvera certainement tenté de reprendre sa dynamique d’ouverture commerciale», explique Ludovic Subran.

Dans ce sens, le Maroc devrait plutôt se tourner vers des petits pays très actifs et continuer sur le chantier de l’internationalisation du dirham, l’ouverture financière accélérant celle commerciale. Pour les experts d’Euler Hermes, un pays comme le Maroc devrait bénéficier des grands chamboulements qui affectent le commerce mondial misant sur la numérisation et la tertiarisation du commerce qui permet à des sociétés de se muer rapidement en des multinationales (tout en restant des micro-entreprises), sans être freinées par leur zone de chalandise naturelle ni par des opérations matérielles très coûteuses. Ensuite, le Maroc devrait assurer une circulation de plus en plus rapide des flux de liquidités en favorisant les opérations transfrontalières de croissance externe, permettant aux entreprises de s’internationaliser en réalisant des acquisitions et, ainsi, d’étendre leur influence, leur marque et leur présence notamment en Afrique.


L’urgence d’une diversification des IDE
En 2016, les IDE ont poursuivi leur dégringolade. Bien plus que le problème du volume, celui de la diversification des investissements se pose avec acuité. La France, les pays du Golfe et l’Espagne sont parmi les principaux investisseurs. La diversification des marchés d’origine est une donnée incontournable pour assurer une progression continue de ces investissements. Selon les calculs de l’expert français de l’assurance-crédit, seuls 7% des IDE africains sont au Maroc. «Transformer l’essai requiert d’accélérer les stratégies de hub et de filières», note l’économiste en chef d’Euler Hermès. La diversification devrait également être celle des secteurs. Les IDE sont principalement concentrés dans l’immobilier (38%), suivi par le tourisme (15%), et l’industrie n’arrive qu’en 3e position, représentant à peine plus de 10% des investissements. Euler Hermès déplore à ce titre la difficulté d’orienter l’investissement vers des usages productifs. Un syndrome que connaissent également des pays comme le Mexique.



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