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Maroc-France. Un solde commercial en faveur du Maroc

2017 a marqué un tournant historique en matière d’échanges commerciaux entre les deux pays avec une balance commerciale excédentaire. Les exportations marocaines vers l’Hexagone ont réalisé des bonds considérables contrairement aux importations qui ont reculé. 

Pour la première fois depuis 14 ans, le solde de la balance commerciale entre le Maroc et la France est excédentaire de 4,8 MMDH. C’est ce qui ressort des chiffres de la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère des Finances pour le compte de l’année 2017. En effet, les exportations marocaines vers la France ont atteint 56,8 MMDH, en hausse de 17,9% tandis que les importations du Maroc en provenance de ce pays ont baissé de 4,6%, atteignant 51,9 MMDH. Cette performance est essentiellement due à l’essor remarquable que les métiers mondiaux du Maroc ont connu.

Plus en détail, les exportations marocaines vers l’Hexagone ont réalisé des bonds considérables principalement les fils et câbles pour l’électricité qui représentent 17,5% des ventes (10 MMDH en 2017, en hausse de 11% par rapport à 2016). Le second poste d’exportations est composé des voitures de tourisme (16,8% des exportations, 9,6 MMDH en 2017, en hausse de 46,1% par rapport à 2016). Les parties d’avions occupent le troisième poste d’exportations à destination de la France (8,1% soit 4,6 MMDH en 2017, en hausse de 27,5% par rapport à 2016). L’on remarque que la configuration des exportations a changé au profit des produits moyennement de haute technologie qui donne aujourd’hui le la avec une part de 40,4% et un accroissement annuel de 15% entre 2010 et 2017. Cela montre que le Maroc a bien tiré son épingle du jeu après la crise de 2008 en diversifiant ses exportations tout en se positionnant sur des niches à haute valeur ajoutée.

S’ajoute à ce facteur la reprise de la croissance en France à 2,2% en 2017, soit un point de plus qu’en 2016, ce qui s’est positivement répercuté sur la demande des biens adressée au Maroc qui a connu une croissance de 5,5% en 2017 après 3,7% en 2016. Avec 22,9% des exportations marocaines, la France occupe le second rang derrière l’Espagne (23,7%) en ce qui concerne le volume des exportations marocaines. Cette position est de mise depuis 2014 après avoir occupé la première place en tant que client et fournisseur du Maroc avec une part de 30% entre 2000 et 2010 contre 17,1% pour l’Espagne.

Du point de vue de la France, le Maroc est le 22e fournisseur (32e en 2010) et le 23e client (19e en 2010) avec une part de marché en nette progression. Selon les chiffres de la COFACE (Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur), le Maroc représente 16,6% des exportations françaises à destination de l’Afrique en 2017 et 22% de ses importations depuis le continent. Au total, le commerce avec le Maroc représente 19,1% des échanges de la France avec le continent. Quid des importations du Maroc en provenance de la France ? Contrairement aux exportations, ils ont connu une baisse de 4,6% par rapport à 2016 et représentaient 11,9% du total des importations marocaines en 2017. Le premier poste d’importation concerne les produits finis d’équipement industriel avec 42,7%, suivis des produits finis de consommation (26,1%). Le reste porte sur les produits de moyennement haute technologie (41,3%).

Pour plus de détails, le premier poste d’importation est celui des parties et pièces pour voitures de tourisme avec une part de 6,7% suivis des parties d’avions (5,4%), d’appareils pour circuits électriques (5,2%) et des fils et câbles pour l’électricité, boissons et tabacs (5%). Mais qu’est-ce qui explique au juste la baisse drastique des importations d’origine française ? Selon le document de la DEPF, ce net repli remarqué en 2017 est à mettre sur le compte d’une forte chute des importations de blé, des véhicules et matériels pour voies ferrées et des parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme. Pour ce qui est du tourisme, les arrivées des Français ont enregistré une hausse de 7,7% en 2017 pour atteindre un record de 3,5 millions (y compris les MRE) après deux années de baisse (-1,3% en 2016 et -4,9% en 2015). La part de la France dans le total des arrivées touristiques a atteint 31,1% en 2017 contre 36,3% en 2010. Il est à noter aussi une hausse des transferts des Marocains résidents en France de 5,2% pour atteindre 23,4 MMDH. Leur part dans les transferts des MRE s’est établie 35,4% à l’instar de son niveau en 2016. 


Les IDE en baisse relative

Incontestablement, la France reste le principal pays investisseur au Maroc avec une part d’IDE de 35% en moyenne sur la période 2010-2017, loin devant les Émirats-Arabes Unis (13%), les États-Unis (7,4%) et l’Arabie saoudite (5,5%). Toutefois, les flux d’IDE en provenance de la France ont baissé de 15% en 2017 passant à 9,4 MMDH après une progression de 22% en 2016. La répartition sectorielle montre une prépondérance du secteur industriel, suivi de l’immobilier, des activités financières et de l’énergie, eau et assainissement. Il faut aussi noter que le Maroc reste le premier destinataire des investissements français en Afrique, avec 27% des projets d’IDE en 2016, suivi de l’Afrique du Sud (12%), la Côte d’Ivoire (12%) et la Tunisie (9%). Il est à ne pas perdre de vue par ailleurs que le Maroc est le premier bénéficiaire des prêts de l’Agence française de développement (AFD). Entre 2010 et 2016, elle a accordé environ 2 milliards d’euros de financements au Maroc pour soutenir les politiques publiques, en particulier les plans sectoriels comme le Plan d’accélération industrielle, le Plan Maroc vert, le Plan Halieutis, le Plan solaire ou encore le programme «villes sans bidonvilles».


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