Où chercher l’argent ?
Le problème du Maroc est d’abord financier, outre celui de la gouvernance. Il faut avoir les moyens de nos ambitions, mais où trouver l’argent pour ce faire ? Le Budget de l’État, grandissant, continue de dépasser nos recettes classiques en dépit de leur amélioration. Logiquement, le déficit se creusera et les fondamentaux se détérioreront. Il ne s’agit pas d’un tableau noir, mais d’une réalité nuancée par quelques chiffres çà et là, que les politiciens savent «marketer». Ne dit-on pas que l’argent est le nerf de la guerre ? C’est donc de cela qu’il s’agit. Il y a quelques jours, j’ai pris connaissance des propositions faites par certains partis dans le cadre de leur réflexion sur le nouveau modèle de développement. Franchement, je n’y ai pas trouvé de quoi révolutionner l’actuel modèle. Tous veulent réformer l’enseignement et la santé et donner plus de chances aux jeunes d’accéder au marché de l’emploi. C’est du déjà-vu, car on n’est pas allé au fond des choses, montrant concrètement comment financer ce projet et où trouver l’argent.
Dans notre livraison d’hier, nous insistions déjà sur la nécessité de gérer la rareté. Il faut donc réduire substantiellement le train de vie de l’État. D’autres pistes peuvent être explorées, mais on n’en voit pas – peut-être faute d’imagination – en attendant d’ouvrir un débat public sur ces propositions, qui sont un secret de polichinelle ! L’impôt sur la richesse est une fatalité pour un pays comme le Maroc. Il faudrait trouver le mécanisme idoine, mais, déjà, un patrimoine liquide d’au moins 100 MDH par exemple devrait faire l’objet d’une contribution de solidarité. Idem pour l’héritage à ce niveau de richesse. Et pour une fois, la mise en place de la reddition des comptes pourrait être source de revenus supplémentaires en incitant les collectivités locales à dépenser moins et intelligemment. Attendons donc les diverses propositions afin d’y voir plus clair.
