Super Walis
Le dernier mouvement des Walis a porté du sang neuf comme des profils recyclés. En tout cas, ils ont la lourde tâche de réussir le premier mandat de régionalisation qui trébuche toujours. La plus grande région du Maroc, Casablanca-Settat, a déjà perdu deux précieuses années avec l’arrivée d’un Zahoud déjà parti à la retraite et qui n’avait plus rien à prouver. Une erreur de casting qui a coûté cher aux Casablancais, lesquels se sont infligés un style rigide après le très dynamique Khalid Safri.
Aujourd’hui, Saïd Hamiddouch, celui qui sortit la CNSS de son opacité et sa léthargie, n’a de choix que de relever les défis, ô combien nombreux, d’une vaste région dont les attentes son innombrables. Mhidia qui débarque au détroit pour piloter un territoire vaste et hétérogène doit d’abord réconcilier l’autorité territoriale et le conseil des élus, celui de la région, longtemps en conflit perpétuel. Un différend et une guerre d’ego dont nous étions les témoins lors de l’organisation de la caravane des régions, lesquels doivent aujourd’hui cesser afin de mobiliser les énergies pour faire de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma la première région industrielle au Maroc.
Les Walis et les conseils des régions sont condamnés à collaborer et diriger les régions ensemble. Ils ne peuvent réussir séparément ou en opposition car leur grand défi est d’atteindre les objectifs escomptés. Comme une relation conjugale, le succès comme l’échec est partagé à parts égales.
L’autre challenge majeur est celui de la bonne gouvernance et de la moralisation de la chose publique. Les carences constatées à cet égard coûtent au pays des points de PIB et tirent les régions vers le bas. Enfin, il est crucial pour les nouveaux Walis de ne pas se tromper de priorités tout en tenant compte des particularités de chaque région. Et comme leur succès est celui du pays, on ne peut que leur souhaiter bon vent.