Maroc

Guerre des routes, les témoignages des vétérans

Le Maroc célèbre le 18 février de chaque année la journée nationale de la sécurité routière, placée chaque année sous le signe de la sensibilisation vis-à-vis de cette cause, qui prend carrément l’ampleur d’une cause nationale. En effet, cette journée nationale prend tout son sens quand on connait les enjeux que représente la sécurité routière pour le royaume :   Chaque année, 3.500 personnes sont tuées sur nos routes et plus de 100.000 autres sont blessées, soit une moyenne de 9 morts et 320 blessés par jour.

C’est une véritable guerre  qui s’opère donc dans nos routes, qui cause, en plus, des pertes matérielles considérables. Comme chaque guerre, celle-ci à ses vétérans et ses traumatismes, les survivants à des accidents de circulation se comptent par centaine de milliers, et pour certains d’entre eux, leur vie n’est plus jamais la même. Outre les dommages physiques, certains dommages psychologiques les poursuivent à jamais,  provoquant des changements radicaux dans leur vie.

C’est le cas par exemple d’A.F, ayant miraculeusement survécu au renversement de sa voiture en pleine autoroute Rabat-Casa, après un assoupissement de quelques secondes alors qu’il roulait en vitesse, ce ne sont pas les dégâts physiques qui ont nécessité deux opérations chirurgicales qui font mal, mais le sentiment d’avoir touché la mort de près.

« Tout s’est passé tellement vite, en une fraction de secondes je croyais que c’était la fin, j’ai pu juste dire deux mots aux routiers venus me secourir avant de perdre conscience, quand je perdais conscience je croyais que je m’éteignais ».

De cette terrible expérience, le jeune homme est traumatisé du volant « à chaque fois que je m’assois sur la banquette du conducteur, la seule chose à laquelle je pense c’est à la mort, j’ai décidé de ne plus prendre le volant, ou du moins pas avant longtemps ».

Dans une expérience similaire, Mohammed A. qui  conduisait en état d’ivresse lorsque, n’ayant pas respecté un stop a évité de justesse un motard  avant de percuter un mur a pris la bonne résolution de ne plus toucher à l’alcool « J’aurais pu mourir, et faucher d’autre vie, je crois que Dieu m’a accordé une seconde chance, même sans conduire, je n’y toucherai plus » nous a-t-il déclaré.

Khadija elle, n’a pas frôlé la mort ni connu de dégâts physiques, mais elle nous raconte être restée traumatisée pendant plusieurs mois pour avoir écrasé… un chien, « Ce n’est pas une mince affaire » explique-t-elle « J’ai dû prendre des somnifères, et arrêter de conduire pendant plusieurs mois, si c’était ainsi pour un chien, je n’imagine pas le sentiment de ceux qui ont des histoires similaires avec  des humains, ça doit être horrible.

Les efforts accomplis pour la sécurité routière ne sont toutefois pas vains,  le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route a enregistré une baisse de 3,16% entre novembre 2017 et octobre 2018, les 3.435 personnes tuées durant la même période sont des vies humaines gâchées. Quant au nombre des blessés graves, il a accusé une baisse de 4,37%=. Mais quel que soit le chiffre, ça reste un bilan en vies humaines, et des efforts restent à faire, pour éviter les dégâts aussi bien physiques que psychologiques



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