Maroc

Une plateforme pour faciliter la transition vers le solaire

Aider les clients à faire des économies grâce à la transformation du soleil en énergie électrique, destinée à l’usage domestique et industriel. C’est dans cette vision que s’inscrit Shems, un projet prometteur qui fait la fierté d’Abdelhamid Khlidi, et qui bénéficie du soutien du Cluster Solaire. 

Agé de 37 ans, Abdelhamid Khlidi est un jeune casablancais qui a fait des études en informatiques pour ensuite intégrer une grande multinationale, où il a occupé plusieurs postes. Mais surtout, il avait le rêve de créer sa propre entreprise. C’est pour le réaliser, il a fait une des rares formations au Maroc sur l’aspect technique de l’installation des panneaux photovoltaïques, après laquelle il a reçu un certificat. Après la formation, Abdelhamid a fondé BSolar qui existe depuis une année déjà, et a réalisé une vingtaine de projets sur tout le territoire marocain. Le concept était de réaliser des installations solaires connectées au réseau des clients, c’est-à-dire que pendant la journée les appareils fonctionneraient à l’énergie solaire et la nuit à l’électricité, le tout est supervisé par Internet via un système automatisé.

Une petite idée qui fait son chemin
Au tout début, Abdelhamid avait pris contact avec le Cluster solaire grâce à un ami, qui bénéficiait déjà de ses services. Le jeune entrepreneur a donc demandé un espace pour installer son bureau et développer son projet, qui lui a été octroyé pour un loyer symbolique. En effet, grâce aux subventions de la Banque Mondiale, l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ) et l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN). Après quelques mois passés au cluster, Abdelhamid a entendu parler de la CCG, qui soutient les projets à caractère innovant. Le problème s’illustrait pour lui dans le fait que BSolar était une entreprise classique de panneaux photovoltaïques. Il est vrai que ses installations sont connectées à Internet, mais il fallait aller plus loin encore vers le digital. Et puisque son fondateur avait une formation en informatique, il a décidé de mixer entre cet aspect et celui des énergies renouvelables et du développement durable.

Les particuliers d’abord
Aujourd’hui, le Maroc est devenu presque totalement connecté et tout le monde effectue ses achats sur le web. C’est de cette remarque qu’Abdelhamid a tiré son inspiration. Créer une plateforme qui aidera les marocains à faire leur dimensionnement en ligne, à savoir calculer la surface qu’ils peuvent couvrir de panneaux photovoltaïques et combien de panneaux vont-ils devoir acquérir. C’est ainsi que se présente Shems, startup petite sœur de BSolar. A travers cette plateforme web, Abdelhamid cherche à informer et éduquer le commun des gens sur le potentiel de l’énergie solaire sans pour autant perdre du temps. Le client peut donc accéder au site internet, renseigner des informations concernant la surface qu’il veut couvrir de panneaux et sa consommation usuelle d’électricité, pour ensuite recevoir une étude spécifique à son cas et accéder à une carte contenant tous les installateurs à proximité de lui. L’objectif d’Abdelhamid Khlidi et de son équipe est donc de simplifier au client le processus d’installation de panneaux photovoltaïques, en les mettant en relation non seulement avec des fournisseurs partenaires qui proposent le matériel solaire à un prix spécial à la plateforme, mais aussi avec les installateurs agréés par Shems. A son démarrage, celle-ci va se concentrer sur les clients particuliers, en attendant que les industriels suivent puisque le processus d’installation pour ces derniers est différent et nécessite une étude beaucoup plus pointue.

Financement
Pour sa réalisation, Shems a reçu un financement de 100.000 dirhams de la part de la CCG, via le produit « Innov Idea » du Fonds « Innov Invest ». Ces fonds iront principalement pour le financement de la partie développement de la plateforme. Selon Abdelhamid, l’aide fournie par la CCG facilitera la prise en contact avec des investisseurs qui pourraient entrer par la suite dans le capital de la startup, en vue d’une éventuelle expansion en Afrique. Mais tout n’est pas si rose pour la startup. Celle-ci fait face à plusieurs difficultés, principalement au niveau des ressources humaines. Actuellement, les formations en rapport avec les énergies renouvelables se font rares au Maroc, et avec elles les experts et techniciens. Parmi les quelques établissements qui en forment, l’Institut de Formation aux Métiers des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique à Oujda (IFMEREE). Avec la stratégie énergétique adoptée ces dernières années par le royaume, il faudrait bien penser à étoffer l’offre en formations afin de combler le manque remarqué par des entreprises à l’instar de Shems. 


Carte de visite

Pour les projets ou entreprises nouvellement créées, la CCG a mis en place «Innov Idea», un produit du Fonds «Innov Invest». Il s’agit d’un financement, octroyé sous forme d’une aide financière plafonnée à 100.000 dirhams par porteur de projet, allant jusqu’à 200.000 DH en cas d’entreprise constituée par deux ou plusieurs associés. Pour en bénéficier, les intéressés doivent s’adresser aux structures labellisées CCG, à savoir La Factory, le Cluster Solaire, Numa, le Réseau Entreprendre Maroc, R&D Maroc, Start Up Maroc, CE3M, CEED Maroc, Cluster Menara, Enactus, Endeavor, le Groupe SOS Maroc (Bidaya), Happy Ventures, H Seven, le Kluster CFCIM et la Moroccan CISE. Celles-ci valident leur candidature et assurent leur ambition de démontrer le potentiel et la faisabilité du projet basé sur une idée innovante. Le financement est ensuite conditionné par la conclusion d’une convention d’accompagnement entre la cible éligible et la structure labellisée.



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