L’horreur
Tout le Maroc a condamné l’odieux crime des deux touristes scandinaves perpétré à Imlil. Malheureusement, une partie de la société, dont des médias, a manqué de civisme et d’humanité tout simplement. Comment expliquer autrement une course effrénée au partage et à la diffusion d’une vidéo de cet acte abject? Sans parler du fait que, dans la précipitation et la recherche du buzz, il n’y a eu aucune vérification de l’authenticité de la vidéo. Quand bien même elle s’avérerait vraie, il aurait fallu empêcher sa diffusion. C’est l’occasion, encore et toujours, de rappeler l’urgence d’un «toilettage» de la toile qui véhicule depuis quelques années des messages destructeurs de valeurs et qui font l’apologie du terrorisme.
Sur un autre registre, ce crime nous renvoie à un risque permanent en dépit des efforts déployés par les différents services de sécurité. C’est un fait qui n’est certes pas propre au Maroc, mais ce qui nous importe, c’est notre pays. Il ne faut donc ni minimiser, ni dramatiser ce qui est arrivé.
L’approche réaliste voudrait que les services concernés fassent leur boulot comme ils en ont l’habitude, dans la transparence la plus totale. Le parquet, d’une part, et la DGSN de l’autre ont commencé, dès l’annonce du crime, à communiquer sur les faits avérés. C’est pourquoi il ne faut pas s’aventurer à lancer, à tout va, des hypothèses qui ne relèvent d’aucun élément concret. C’est un dossier qui, aujourd’hui, écorne l’image du pays -plus précisément de notre tourisme- et ne pourrait faire l’objet d’une surenchère, d’une recherche de buzz ou d’un soi-disant scoop. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu un horrible crime qui doit susciter chez nous une compassion vis-à-vis des familles des victimes. Les services sécuritaires vont enquêter et rapporter à l’opinion publique, au fur et à mesure, les éléments d’enquête «publiables». L’horreur ne doit pas nous faire perdre de vue l’intérêt suprême de la Nation.