Tous contre la corruption
La nomination, par le souverain, d’un nouveau patron de l’Instance de probité et la mise en place, au sein de la Primature, d’une structure dédiée à la lutte contre la corruption sont un prélude à une stratégie qui ne dit pas son nom. L’année 2019 se présente donc sous de bons auspices, et l’on peut espérer capitaliser sur le travail accompli cette année. On a, en effet, eu vent d’une volonté exprimée par Saâd Eddine El Othmani, qui a fait appel à des spécialistes en la matière et qui ont travaillé dans l’ombre. Mais soyons réalistes, il ne faut pas s’attendre de sitôt à une révolution, mais force est de constater que c’est la première fois que l’on a cette impression d’une réelle volonté politique au sein de l’Exécutif.
Pour cette stratégie, les inspecteurs des ministères devront quitter leurs bureaux pour aller sur le terrain. Pour ce faire, ils bénéficient déjà d’une formation aux dernières techniques d’audit et d’inspection. Une formation qui répond aux exigences d’une certification américaine, le «Certified Internal Auditor». Ce qui hisse les standards de contrôle et réduit les risques de dysfonctionnements et d’infraction à la moralisation de la gestion publique.
Rachid Rachdi, nouveau président de l’Instance de probité, est sûrement au fait de cela; aucun doute qu’il travaillera en parfaite synergie avec cette équipe qui constitue, pour l’Exécutif, une force de frappe. Bien sûr, on attend de lui une nouvelle impulsion et une valeur ajoutée afin d’en finir avec le gel de cette instance, qui dure depuis plusieurs mois. Ce ne sera pas une partie de plaisir, mais il va falloir y aller avec beaucoup de détermination. Le Maroc ne peut plus se permettre une quelconque passivité face à la corruption et la prévarication qui accaparent 2% du PIB. Ce qui est énorme !
