Mélenchon et Hamon dénoncent la hausse des frais d’inscription pour les extra-européens
Le gouvernement d’Edouard Philippe est accusé de «discrimination» suite à sa décision d’augmenter plus de 20 fois les frais d’inscription aux universités pour les étudiants extra-européens. Au cours de la présentation de la stratégie de l’attractivité des universités françaises, sous le hashtag «Bienvenue en France», le Premier ministre a annoncé lundi dernier l’augmentation des frais de scolarité des étudiants, ne résidant pas dans l’espace économique européen (EEE), dès la rentrée 2019, de 170 euros pour la licence et 243 euros pour le master à respectivement 2.770 euro et 3.770 euros.
Il a expliqué que cette hausse visait l’amélioration des conditions d’accueil et davantage de financement des bourses. Le premier à avoir réagi à cette mesure, qui a semé le désarroi et provoqué la désapprobation des étudiants étrangers en France, est le socialiste Benoît Hamon qui a, dans un tweet, fustigé les «frais prohibitifs» qui interdisent «de facto» la venue d’étudiants africains. «Mais assumez le hashtag #dehors plutôt que le cynique #BienvenueEnFrance (…) vous faites honte à la tradition et à la vocation de l’université française», a-t-il écrit.
La formation politique de Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise, a accusé le gouvernement de pratiquer une politique «xénophobe» et d’organiser un « parcoursup international » favorisant les plus aisés. Dans un communiqué sous le titre «Non à l’augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers !», rendu public mercredi, la France insoumise a estimé que les premières victimes de ces mesures sont les jeunes africains qui choisissent de faire leurs formations en France et dont le degré d’aisance financière ne permet pas forcément de régler des frais plus élevés.
«Alors que Macron dit lutter contre Trump et Salvini, il érige un mur de l’argent qui repoussera hors des universités beaucoup d’étudiants, notamment venus de pays africains qui choisissaient la France pour faire leurs études», a fait remarquer le texte, soulignant que le président Emanuel Macron «préfère privilégier ses amis les ultras-riches».