Imtiaz/Istitmar. Maroc PME cible 140 bénéficiaires cette année
La date limite de dépôt des dossiers pour la 4e édition 2018 du programme Imtiaz/Istitmar est fixée au 15 novembre. Maroc PME espère que les derniers déposants lui permettront d’atteindre son objectif de 140 dossiers d’investissements potentiels pour un budget de 450 MDH.
Comme nous l’avons déjà annoncé dans les colonnes des Inspirations ÉCO, il y a deux semaines, Maroc PME a fixé la date limite de dépôt des dossiers pour la quatrième et dernière édition 2018 du programme Imtiaz/Istitmar au 15 novembre prochain. Donc, ceux qui souhaitent rentabiliser leurs investissements, peuvent encore saisir cette dernière occasion pour bénéficier de la prime sur leurs dépenses d’investissement engagées courant 2018. Maroc PME espère que cette dernière vague de déposants sera suffisamment importante pour lui permettre d’atteindre son objectif pour l’année en cours, qui est de totaliser 140 dossiers d’investissements potentiels pour un budget de 450 MDH.
Faible engouement
En effet, si l’on se fie aux chiffres communiqués par l’Agence sur l’état d’avancement du programme, on constate qu’elle est encore loin du compte. À fin juillet, seuls 24 dossiers d’investissements de croissance, dont 18 déposés par des PME et 6 par des TPE, ont été retenus. La prime Imtiaz/Istitmar équivalente accordée s’est située à 94,5 MDH, dont 85,5 MDH pour les PME et 9 MDH pour les TPE, soit seulement 21% du budget alloué pour l’année en cours. Autrement dit, même si ces 24 dossiers correspondent à un programme d’investissement global de 472 MDH avec une création de 2.047 emplois directs et un chiffre d’affaires additionnel de 1.691 MDH à l’horizon 2023, force est de constater qu’il n’y a pas vraiment d’engouement autour des dons financiers de l’État que sont Imtiaz et Istitmar, en tout cas en 2018. Dès lors, il faut demander pourquoi ? «Parce que la procédure d’octroi de la prime est compliquée», juge un industriel qui a requis l’anonymat et qui explique, par ailleurs, que «le taux d’encadrement est très faible dans les unités industrielles locales, par conséquent il n’y a pas de compétences en interne pour s’occuper de ce dossier». Et à la question de savoir pourquoi il ne veut pas s’adresser aux cabinets agréés par Maroc PME pour s’occuper de son dossier, notamment l’étude d’investissement et de faisabilité ainsi que la prise en charge des démarches administratives, il a déclaré qu’il n’est pas sûr que «ces cabinets puissent lui assurer toute la confidentialité nécessaire face à ses concurrents». Bref, Maroc PME devrait peut-être travailler à l’allègement de sa procédure pour toucher un plus grand nombre d’entreprises. En attendant, son bilan chiffré sur la période 2014-2017 fait ressortir que 894 TPME ont été accompagnées avec un chiffre d’affaires consolidé de 41.200 MDH pour la réalisation de 1.032 projets individuels d’investissement d’amorçage, de croissance ou de reconversion et des projets d’assistance technique. Ces projets d’accompagnement représentent un investissement global de 6.700 MDH et un engagement de création de 64.250 emplois par des entreprises actives dans plusieurs secteurs d’activités, notamment l’automobile, l’aéronautique, les IMME, l’offshoring, le poids lourd et la carrosserie, la pharmacie et la parapharmacie, le textile & l’habillement, l’agro-industrie, l’électrique et l’électronique, les matériaux de construction et cuir. 78% de ces entreprises appartiennent aux écosystèmes industriels mis en place avec l’appui du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Par région, près de 50% des projets retenus proviennent de Casa-Settat, 20% de Rabat-Salé-Kénitra et près de 8% respectivement de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Souss Massa.