Éco-Business

Le Maroc et la Tunisie peinent toujours à dynamiser leurs échanges

 

Des opérateurs économiques marocains et tunisiens ont tenu une réunion, vendredi à Tunis, pour renforcer la relation économique entre les deux pays et plaider pour une action efficace permettant de traduire dans les faits la volonté de concrétisation de la complémentarité économique entre les deux pays frères.

S’exprimant lors d’une rencontre-débat sur le thème « les échanges économiques entre le Maroc et la Tunisie : Entraves et perspectives », organisée dans le cadre des journées culturelles (13-30 octobre) par l’ambassade du Royaume à Tunis, les participants ont déploré le fait que les échanges commerciaux restent en deçà des potentialités et des ambitions affichées par les deux pays.

Pour l’ambassadeur du Maroc en Tunisie, Latifa Akharbach, le constat est sans appel: le Maroc et la Tunisie peinent à dynamiser leurs échanges malgré tous les atouts dont disposent les économies des deux pays individuellement et pris ensemble.

« Les chiffres sont à ce propos éloquents : le seuil de 500 millions de dollars d’échanges bilatéraux globaux, fixé comme objectif pour l’horizon 2020 par la Haute Commission Mixte de 2015, déjà, demeure tout modeste qu’il est, hors de notre portée », a-t-elle regretté.

Elle a ajouté qu’en 2017, les importations et exportations ont à peine atteint la valeur globale de 854 millions de dinars, précisant qu’avec un taux de couverture de moins de 45%, la balance commerciale affiche depuis de nombreuses années un déficit en défaveur du Maroc.

Malgré les innombrables atouts dont dispose les deux pays en termes de savoir-faire, de ressources humaines, de proximité et de positionnement géographiques, d’opportunités en Afrique, de cadre réglementaire bilatéral, de possibilités offertes par la zone de libre-échange arabe, le commerce bilatéral ne dépasse pas les 3% de l’ensemble des échanges commerciaux des deux pays avec l’étranger, a souligné Akharbach.

Elle a fait savoir que le manque à gagner imputable à l’atrophie de ces échanges bilatéraux est estimé par le Fond Monétaire International à environ 1,5% par an du PIB de chaque pays.

Pour continuer cette énumération peu reluisante, elle a rappelé que le Maroc n’est que le 35e client de la Tunisie et que la Tunisie n’arrive qu’à la 36e place sur la liste des clients du Royaume.

Elle a estimé que les efforts déployés n’ont pas suffi à provoquer le sursaut salutaire et à faire émerger un consensus sur la nécessité et la pertinence, peut-être même l’urgence, de la mise en place d’un partenariat pragmatique, mutuellement profitable au-delà de la compétition tout à fait normale entre deux économies proches géographiquement et présentant plusieurs similarités.

Cette situation est particulièrement regrettable car le potentiel de diversification bilatérale est réel, d’autant plus que les échanges entre le Maroc et la Tunisie présentent l’exception dans l’espace maghrébin, d’avoir une tendance baissière du pourcentage des produits hydrocarbures dans l’ensemble de leurs échanges et ce depuis l’an 2000.

Pour sa part, le ministre du développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari a indiqué que les échanges commerciaux restent « faibles », appelant à la mise en place d’initiatives concrètes et opérationnelles pour booster la coopération bilatérale notamment dans des domaines prometteurs tels les industries automobile, alimentaire et de transformation.

Il a fait état d’opportunités qu’offre le marché africain, qui dispose d’énormes potentialités à tous les niveaux, plaidant pour une coordination accrue lors des négociations avec l’Union européenne sur certaines questions.

Selon lui, les opérateurs des deux pays sont appelés à cibler des secteurs dynamiques et à forte potentialités, dont l’industrie pharmaceutique, aéronautique, le tourisme et les TICs. Les deux pays ont tendance, chacun de son coté, à aller chercher des partenaires en Europe et en Afrique de sud alors qu’ils peuvent en trouver juste à côté », selon ses propos.

Les échanges bilatérales entre la Tunisie et le Maroc demeurent très modestes, ne dépassant pas les 740 millions de dinars (MD) en 2017 et 611 MD en 2016, contre un objectif de 500 millions de dollars (l’équivalent de 1424 MD) en 2020 fixé par la Haute Commission Mixte, selon le Secrétaire d’Etat auprès du ministre du Commerce, Hichem Ben Ahmed. Le développement de ces échanges est confronté au problème de la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité ainsi qu’à l’absence d’une ligne maritime directe, a-t-il noté.



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