Maroc

OCP-Afrique : Investissements productifs, endettement intelligent

La stratégie d’extension de l’OCP repose sur l’accompagnement par le pays de sa politique africaine, avec à la clé des investissements productifs (78 MMDH) et un endettement qui crée de la richesse (30 MMDH).

Le développement d’OCP S.A au cours des dix dernières années, assorti de lourds investissements, a contribué au renflouement des caisses de l’État à travers les recettes fiscales. Ainsi, la moyenne enregistrée durant la période 2008-2017 montre qu’au titre de l’IS, un montant moyen de 2,3 MMDH par an a été versé, tandis que la contribution moyenne pour le compte de l’IR avoisine les 940 MDH, et la distribution de dividendes est estimée à 2,7 MMDH par an durant cette décennie. Le niveau d’endettement, à 30 MMDH, qui vise le financement de projets structurants et la création de la valeur, est estimé normal sur les marchés internationaux, vu les ratios de capacité d’endettement, de fonds propres et de retour sur investissement. Il faut noter que l’État doit à l’OCP 20 MMDH au titre du butoir cumulé sur plusieurs années. Une manne qui permettrait au premier groupe industriel d’éponger les deux tiers de son endettement!

Miser sur l’avenir
Le budget d’investissement 2018 prévoit la poursuite du programme industriel, notamment le renforcement des capacités de production minières, chimiques et surtout d’engrais. Il faut préciser, à cet égard, que le seul site de Jorf compte aujourd’hui cinq unités industrielles opérationnelles de production d’engrais avec une capacité d’extension de cinq autres unités industrielles. La production globale annuelle de l’OCP en engrais est de 12 millions de tonnes, dont 25% écoulés sur le seul continent africain, ce qui corrobore l’efficacité de la politique d’industrialisation et le retour sur investissement. Les experts en démographie prévoient par ailleurs une augmentation de la population mondiale, durant les 25 prochaines années, de deux milliards d’êtres humains dont un milliard en Afrique, d’où la priorité que constitue la sécurité alimentaire, et donc les engrais et fertilisants. À cet égard, si un important effort financier devra être mené en matière d’infrastructures, le lancement de la stratégie continentale s’est accompagné de plusieurs programmes. Les statistiques indiquent que plusieurs pays africains ont multiplié leurs demandes, notamment la Guinée, qui a multiplié sa consommation entre 2015 et 2017 par 5,8 fois et le Nigeria par 2,5 fois, au moment où l’Éthiopie a connu une hausse de 50% de l’usage des fertilisants. La mise en place d’infrastructures efficaces est incontournable pour l’accompagnement de l’activité économique qui prospère dans les différentes régions du continent. Que ce soit une économie dynamique comme le Nigeria ou à bas revenu comme le Burkina Faso ou le Niger, les infrastructures routières, les dépôts de stockage, les chaînes logistiques permettent d’acheminer la production vers les lieux où la demande est importante. L’ambition de l’entreprise marocaine reste également tributaire de la mise en place d’un système financier efficient qui permet aux agriculteurs de se financer et d’un régime d’assurances agricole performant permettant de pallier les effets de la sécheresse et des chocs climatiques. De leur côté, les exportations d’engrais à destination de l’Afrique ont grimpé de près de 60% en 2017, avec un volume de 3 millions de tonnes contre 1,7 million de tonnes en 2016, et seulement 300.000 tonnes en 2013. Pour rappel, les engrais représentent près de 54% des ventes du groupe marocain, aujourd’hui premier producteur mondial d’engrais.

Coopération Sud-Sud en «JV».
La présence de l’OCP dans le continent est la parfaite matérialisation de la stratégie d’implantation des activités, selon une démarche gagnant-gagnant, entre le Maroc et ses partenaires africains. Pour mieux lutter contre la faiblesse du rendement de plusieurs zones du continent, la démarche de l’OCP dans le prolongement des actions initiées depuis 2012, visant à renouveler la carte de fertilité de plusieurs pays. Le soutien aux agriculteurs du continent s’est traduit par la création de 14 filiales au Nigeria, en Angola, en Éthiopie, au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Tanzanie, en RDC, en Zambie, au Zimbabwe, au Cameroun, au Sénégal, au Bénin et au Mozambique. Plusieurs produits répondant aux besoins spécifiques du marché africain ont été formulés, dans le but de stimuler et de capter la demande croissante résultant des partenariats conclus. Plusieurs leviers ont été mis en œuvre, se focalisant notamment sur la segmentation de la demande, le développement de produits adaptés aux cultures dominantes dans les pays cibles, ainsi que la structuration de la logistique et de la chaîne de valeur pour une plus grande agilité commerciale et une pénétration souple afin d’asseoir son positionnement sur le marché africain.



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