Enquête sur Grace Mugabe dans le cadre d’un trafic d’ivoire
La police zimbabwéenne a confirmé dimanche enquêter sur l’ancienne et très controversée Première dame du pays, Grace Mugabe, soupçonnée d’avoir empoché des millions de dollars en exportant illégalement de l’ivoire de contrebande.
«Un rapport a été fait et la police a une enquête, c’est tout ce que je peux dire pour l’instant», a déclaré à l’AFP une porte-parole de la police, Charity Charamba. Le journal gouvernemental Sunday Mail a affirmé dimanche que les services de protection de la nature et de la faune avaient établi que Mme Mugabe avait « fait sortir de grandes quantités d’ivoire vers la Chine, les Emirats arabes unis et les Etats-Unis ».
Selon leur rapport cité par le Sunday Mail, elle aurait couvert son trafic en ordonnant à l’administration de son pays d’émettre des vrais-faux permis d’exportation de défenses d’éléphants pour des « cadeaux » à des dirigeants étrangers. « Une fois hors du pays, ces +cadeaux+ étaient intégrés à d’autres chargements et livrés au marché noir », a précisé le journal.
Cité par le Sunday Mail, un haut responsable de l’actuelle présidence du pays, Christopher Mutsvangwa, a indiqué que le gouvernement avait été informé du trafic par un lanceur d’alerte qu’il n’a pas nommément cité. « La police et le lanceur d’alerte ont tendu un piège aux complices présumés de Grace Mugabe », a expliqué Mutsvanga. « Ils ont été arrêtés (…) quand nous avons été confrontés à tant de preuves, nous ne pouvions plus rester sans rien faire ».
Le Sunday Times sud-africain de ce dimanche affirme que le lanceur d’alerte est un photojournaliste australien, Adrian Steirn. Les autorités anticorruption du Zimbabwe enquêtent actuellement sur les conditions de délivrance d’un doctorat à Mme Mugabe en 2014. Le vice-chancelier de l’université du Zimbabwe a été arrêté le mois dernier dans le cadre de ce dossier.