Belmahi : «Le Maroc, une terre de cyclisme en Afrique»
Faisant partie des principales épreuves qualificatives aux Mondiaux-2018, la 13e édition du «Championnat d’Afrique de cyclisme sur piste» (CAC) a démarré, ce mercredi 7 février, au vélodrome d’Anfa à Casablanca avec la participation de 10 sélections masculines et féminines (juniors et seniors) et se poursuit jusqu’à samedi prochain. Les détails avec Mohamed Belmahi, président de la Fédération royale marocaine de cyclisme (FRMC).
LesEco.ma : Qu’en est-il de la participation marocaine à cette 13e édition, surtout que c’est une épreuve qualificative aux Mondiaux-2018 du cyclisme en Autriche ?
Belmahi : Nous prévoyons une bonne participation aussi bien masculine que féminine. Maintenant, vous savez pertinemment que le Maroc ne possède pas de vélodrome. Nous avons des champions qui sont venus de plusieurs régions du royaume et qui n’ont pas les structures adéquates pour courir. Ces derniers continuent tout de même à donner le maximum d’eux-mêmes pour pouvoir se faire une place sur la piste.
Après, il faut dire que c’est en effet une preuve qualificative pour les Mondiaux 2018 du cyclisme et c’est la raison pour laquelle le Maroc a tout mis en place pour assurer les meilleures conditions aux coureurs présents ici, et qui sont de divers horizons africaines. Le Maroc offre ses services aux pays africains et prouvent encore une fois que c’est une terre de cyclisme, d’hospitalité, digne d’abriter de grands événements. Cela pourrait même aider la candidature du Maroc quant à l’organisation de la Coupe du Monde 2026.
La CAC a mis en place un programme destiné aux entraîneurs et arbitres pour les pays qui enregistrent un manque dans ce sens. Le Maroc en fait-il partie ?
Nous ne comptons pas uniquement sur la CAC, mais sur nous-mêmes d’abord. L’apport du ministère de la Jeunesse et du Comité national olympique marocain (CNOM) est très important, parce qu’on est quand même un pays souverain et que nous sommes contents de la collaboration du ministère et du CNOM. Nous assurons donc nos formations nous-mêmes à Aigle, en Suisse. Et il se trouve qu’en termes de résultats, le Maroc est tout de même en avance.
Cela dit, il faut quand même se mesurer aux grands pays cyclistes, européens notamment, et c’est pourquoi nous voulons aller en Europe. D’ailleurs, nous venons d’engager un directeur technique national (DTN) français pour nous préparer aux grandes échéances et tirer le cyclisme marocain vers le haut.
Si les efforts déployés sont plus ou moins visibles, le cyclisme marocain peine toujours à s’épanouir, notamment sur la scène internationale. Que dites-vous de ce constat ?
Certainement ! Sauf que dans un premier temps, il serait judicieux de parler des efforts entrepris pour intégrer d’autres disciplines relevant du cyclisme comme la piste, le VTT et autres. Il y a donc une bonne volonté du ministère et du CNOM de surmonter les difficultés, les handicaps et les faiblesses et ce, à travers la formation de toutes les potentialités pour apporter une valeur ajoutée au cyclisme marocain afin de conquérir des médailles à l’échelle internationale.
Pour ce qui est des faiblesses, le cyclisme marocain fait face aux mêmes problèmes dont souffrent les autres sports au Maroc. Le sport est maintenant érigé en un droit constitutionnel à travers les articles 26, 31 et 33. Mais pour l’instant, l’État – et non pas le ministère – n’a pas encore mis en place une stratégie véritable qui soit discutée, votée et budgétisée par le Parlement. Il faudra donc qu’il y ait une stratégie nationale qui concerne toutes les disciplines sportives, et le cyclisme de manière particulière.