Un cours de diplomatie
Les chancelleries occidentales à Rabat sont connues par leur dynamisme et leur proximité avec les milieux politiques et économiques, sans oublier la société civile. Ces ambassadeurs ne sont pas affectés dans notre pays pour profiter de son soleil et faire du tourisme, mais pour apporter une valeur ajoutée à la diplomatie de leur pays.
C’est pourquoi ils sont parfois mieux informés sur certains aspects de notre pays que nos propres officiels qui se contentent du confort de la capitale. Il y a quelques jours, j’ai rencontré le nouvel ambassadeur de Grande-Bretagne.
L’homme, installé il y a quelques semaines seulement, a déjà visité quatre régions, a rencontré leurs responsables, s’est entretenu avec quelques ministres et reçu la société civile et certains leaders politiques. Il s’est fixé un objectif chiffré : celui de hisser le nombre de visiteurs britanniques à notre pays à un million par an au lieu de la moitié réalisée actuellement. Il s’est même entretenu avec son homologue marocain à Londres à propos de l’augmentation des flux d’investissements britanniques vers le Maroc. Cela me rappelle une visite inopinée que j’avais effectuée à notre ambassade à Stockholm, quand les relations étaient tendues entre les deux pays, où j’ai pu constater une froideur inquiétante et une activité réduite au strict minimum.
La diplomatie marocaine gagnerait à dupliquer ces «best practices» afin de hisser son niveau, aujourd’hui largement au-dessous de la moyenne. Nous n’avons pas besoin que d’un changement de personnes ou d’une mutation -parfois incompréhensible- mais la priorité doit être la mise en place d’un mode opératoire et surtout d’une check-list de contrôle.