L’autre défi
Le Maroc a bien respecté les directives du président de l’Union africaine pour que la représentation des pays, lors des sommets de l’UA, ne soit pas seulement celle des ministres des Affaires étrangères. C’est donc le prince Moulay Rachid qui a été dépêché à Addis-Abeba pour prendre part, depuis hier, à ce premier sommet pour notre pays. L’enjeu est majeur car il va falloir tracer son périmètre, imposer sa personnalité et récupérer le temps perdu par une politique de chaise vide qui a montré ses limites. La partie ne sera pas de tout repos, nos adversaires n’ayant pas encore digéré leur revers essuyé en janvier.
D’ailleurs, lors des travaux préparatoires au sommet, un premier accrochage entre le Maroc et l’Algérie a été constaté car au sein de la Commission des droits de l’Homme, pilotée par un Sud-Africain, faut-il le noter, nos adversaires veulent imposer une mission de l’UA, dont l’objectif est de contrôler la situation des droits de l’Homme dans ce qu’ils qualifient de «territoire occupé au Sahara».
Le Maroc a repoussé d’une manière virulente cette proposition tendancieuse arguant, à juste titre, que c’est un dossier qui relève exclusivement des Nations Unies. C’est un prélude de ce que seront toujours les travaux des commissions au sein de l’UA où Algériens et Sud-Africains continuent de dominer et fortement influencer. On ne le répétera jamais assez, le Maroc a besoin de peser de tout son poids pour investir les commissions, les coulisses, le siège et occuper le terrain afin de couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs. Ce sera une bataille de tous les jours. Il va falloir donc bien s’armer afin de la mener dans les meilleures conditions.