Campagne agricole : Des performances en vue
Toutes les conditions d’une bonne année agricole sont réunies au Maroc. Les abondantes pluies dans toutes les régions du pays ont un impact positif sur les arbres fruitiers, sur le couvert végétal des parcours, sur l’amélioration du taux de remplissage des barrages, sans oublier le niveau des nappes phréatiques ainsi que l’économie de l’eau d’irrigation. La superficie semée, toutes cultures d’automnes confondues, totalise 5,88 millions ha, dont 11% en irrigué, dominés par les céréales (87%), les fourrages (9%) et les légumineuses (4%). Les moissonneuses-batteuses vont bientôt entrer en action pour faucher les céréales d’automne qui s’étendent sur une superficie de 5,11 millions d’hectares, soit 99% du programme de l’actuelle campagne agricole (dépassant l’objectif de 5 millions ha annoncés en décembre 2016). Celle-ci est constituée à 44% de blé tendre, 35% d’orge et 21% de blé dur.
Les dernières précipitations ont eu un impact très bénéfique sur l’amélioration de l’état des cultures céréalières. Et les images satellites ont montré que l’état végétatif de ces cultures est globalement satisfaisant. En effet, pour les céréales, en majorité au stade de développement tallage, l’état végétatif est jugé bon pour 73% de la superficie emblavée, et moyen pour 25% de cette superficie.
Par ailleurs, les principales espèces fourragères cultivées sont l’orge fourragère (23%), la luzerne (20%), l’avoine (17%), le bersim (13%), les mélanges fourragers (5%) et le maïs fourrager (3%). Quant aux légumineuses, elles sont dominées par les fèves (45%), les petits pois (22%), les lentilles (18%), la féverole (7%) et le pois chiche (5%).
Concernant les cultures sucrières, la superficie semée en betterave à sucre est d’environ 54.500 ha, sur un total programmé de 56.000 ha, au titre de la présente campagne, dont 92% semés en variétés monogermes. Pour sa part, la superficie cultivée par la canne à sucre, pendant l’actuelle campagne agricole, s’élève à un total de 3.763 ha. Les résultats sont déjà affichés au niveau des exportations globales de primeurs. Ces exportations ont atteint environ 512.862 T au 23 février, soit une baisse de 6% par rapport à la campagne précédente à la même date. «Ce ralentissement a été causé par la période prolongée de froid hivernal», est-il expliqué auprès du ministère concerné. Une hausse cependant pour les exportations des agrumes qui ont atteint environ 462.241 T.
Ces cultures dévoilent ainsi une évolution positive de 15% par rapport à la campagne précédente à la même date. Les agrumes petits fruits y représentent près de 92%. Le froid a impacté les réalisations de la tomate. Ces dernières ont représenté près de 63% des exportations globales en produits maraîchers, avec un volume de près de 319.373 T, enregistrant une baisse de 5% par rapport à la campagne précédente à la même date. Cette baisse des exportations est due aux conditions climatiques défavorables et en particulier à la chute des températures pendant les mois de décembre et janvier. Ce qui a réduit, de manière substantielle, l’offre en tomates sur les marchés. Pour leur part, les productions des légumes divers ont atteint environ 166.600 tonnes, affichant une baisse de 6% par rapport à la même date de la campagne précédente. Ces productions sont dominées principalement par les haricots (38%) et les courges et courgettes (17%). La pomme de terre marocaine se confirme graduellement sur les marchés internationaux. En effet, les exportations ont concerné 3.000 T, affichant ainsi une hausse de 30% comparativement aux réalisations de la campagne précédente à la même date (2.310 tonnes).
Bonnes perspectives pour le cheptel aussi
Le ministère dévoile que l’état actuel de développement de la biomasse végétale est très bon. Ce qui laisse présager une production fourragère abondante qui devra permettre la couverture des besoins du cheptel national. Une situation confortée par l’état très satisfaisant des parcours, des jachères et des cultures fourragères au niveau national. Selon les projections cette situation permettrait de maintenir les prix des aliments de bétail à des niveaux normaux. Par ailleurs, l’état sanitaire du cheptel national est très satisfaisant. Sur un tout autre registre, la superficie totale contractée par l’assurance s’élève à 1 million d’hectares. Il s’agit de l’assurance multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses alimentaires et les oléagineux.
Les risques couverts portent sur la sécheresse, grêle, excès d’eau, vents violents, gel et vents de sable. Pour sa part, le programme de garantie multirisque pour l’arboriculture fruitière se poursuit pour une superficie de 50.000 ha. En attendant, les agriculteurs se mobilisent déjà pour l’installation des cultures de printemps (tournesol, pois chiche, maïs…).