Éco-Business

«Nous sommes optimistes pour 2017»

Baldoméro Valverde, président du directoire de Crédit du Maroc

La filiale du groupe Crédit Agricole a terminé l’année 2016 dans le vert. La banque a mis en place le projet baptisé «Cap 2018» qui vise notamment la réorganisation de son réseau et la transformation au niveau des «process» afin d’en faire des leviers de compétitivité, selon Baldoméro Valverde, président du directoire de Crédit du Maroc.

Les Inspirations ÉCO : En termes d’activité, comment s’est déroulée l’année 2016 pour Crédit du Maroc ?
Baldoméro Valverde : 2016 a été une année satisfaisante pour notre banque où les indicateurs ont été à la hauteur de nos attentes. Déjà, sur le plan financier, le Produit net bancaire a augmenté de 3,4%, le résultat brut d’exploitation s’est apprécié pour sa part à plus de 13%. Au final, le résultat net s’est multiplié par quatre. Certes, la forte baisse des risques a contribué à l’amélioration de nos agrégats financiers, mais cette embellie revient également aux efforts que nous avons déployés ces dernières années, et qui ont donné leurs fruits en 2016. Nous sommes, donc, sur une dynamique tout à fait satisfaisante et qui va au-delà des ambitions et objectifs fixés dans le business plan.

En quoi se démarquent les réalisations de l’année 2016 à l’année 2015 ?
Il faut noter qu’en 2015, Crédit du Maroc a dû subir deux éléments exceptionnels, avec tout d’abord un contrôle fiscal qui a pesé sur les résultats. Nous avons également été sujet à un coût du risque élevé. Il faut noter que par rapport à l’année 2015, le taux de risque a baissé de 30% l’année passée. L’autre facteur qui diffère de l’année 2015 est la baisse de nos créances en souffrance de 6,8% en 2016. Malgré cet affaissement des créances, nous avons continué à provisionner pour obtenir un taux de couverture qui a largement augmenté se fixant à 78%. Notons que c’est le taux de couverture le plus élevé du secteur bancaire. Cela veut dire que nous avons des risques qui diminuent et notre anticipation de couverture se hisse à un niveau assez appréciable. Nous nous retrouvons ainsi avec un résultat haussier dans un contexte où nous sécurisons au fur et à mesure la banque, son avenir, la dynamique commerciale et les projets que nous entreprenons.

Justement, quels sont vos projets ?
Nous avons mis en place un projet baptisé «Cap 2018» qui se base sur trois étapes. La première est la relance de l’activité commerciale via la réorganisation de notre réseau, à savoir l’ensemble de nos agences, ainsi que les métiers au sein de ces dernières de sorte à consolider et développer l’activité bancaire. La deuxième étape concerne la transformation de «l’entreprise» au niveau des «process», car nous avons besoin de moderniser nos outils et d’aller plus vite dans le traitement des données, à travers le digital et la dématérialisation de l’information et de l’activité. Soulignons que nous avons déjà entamé cette étape sur un certains nombre de «process», notamment le commerce international. Nos clients sont très satisfaits de notre activité et des services que nous leur fournissons. L’objectif et d’appliquer la même logique dans d’autres métiers de la banque, comme le crédit habitat, le traitement des chèques, le cash qui est assez consommateur de temps, et sur le recouvrement. Nous continuerons sur ce projet en 2017 et en 2018. L’idée est de remettre à plat tous les process de la banque, de les moderniser et d’en faire des leviers de compétitivité. En effet, en baissant le coût, la banque gagne en productivité, vu qu’on réduit les charges.

Quel est le budget alloué à l’ensemble de ces transformations ?
Il est difficile de donner un chiffre exact car la transformation concerne plusieurs tranches d’activité, l’informatique, les études de marché…Toutefois, le capital investi dans l’outil informatique en 2016 a été de 67 millions de DH. Il est prévu que ce montant atteigne les 100 MDH pour les années 2017 et 2018, afin de moderniser la banque et de renforcer l’ensemble de nos outils digitaux et nos «process».

Quelles sont vos perspectives pour le premier semestre de 2017 ?
Au niveau de Crédit du Maroc, nous avons bien démarré l’année. Nous sommes dans la même dynamique qu’en 2016. À cet instant, la banque ne ressent aucune crainte quant à ses perspectives. Nous sommes optimistes pour 2017.

Pour ce qui est de la finance participative, comment voyez-vous le développement de cette activité au Maroc ?
Au niveau du marché, il y a beaucoup d’attentes. Les banques de la place ayant obtenu l’agrément semblent être toutes préparées à cette nouvelle activité financière, et se préparent à son lancement imminent, Crédit du Maroc y compris. Nous comptons lancer l’activité au début du troisième trimestre de l’année 2017. En attendant, toute la banque est mobilisée pour l’entrée en vigueur de cette nouvelle activité. Après le lancement de l’activité de la finance participative, nous serons bien évidemment dans une situation « inconnue» et nous verrons si les Marocains souscriront en masse comme bon nombre d’autres pays ou si cela se fera progressivement. Le scénario le plus plausible, c’est celui d’une progression assez lente, vu qu’il faut passer par une phase d’apprentissage et d’observation vis-à-vis des clients des banques participatives.



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