Management : «Nous disposons d’une génération de managers qui se perfectionnent de manière continue»
À l’occasion du premier congrès annuel du management de projets, Younous Hizebry, président de l’Association marocaine du management de projet (AMMP) revient sur les enjeux et les objectifs de la création de la jeune association il y a à peine un an et demi.
Les Inspirations ÉCO : Vous êtes président de l’AMMP et vous exercez également dans le domaine des technologies de l’information, n’est-ce pas ?
Younous Hizebry : Exactement. Je suis directeur général d’une SSII internationale. Ma spécialité est l’intégration des systèmes d’information. Précédemment, j’ai occupé le poste de directeur des projets Afrique et j’avais conduit aussi des projets d’envergure pour des grands opérateurs miniers nationaux. Le management de projets est un domaine que je connais et que je continue à apprendre au fil du temps.
Est-ce vous avez tracé un plan de travail et quels sont les objectifs que vous vous êtes assignés ?
Fin 2016, nous avons mis en place un plan quinquennal (2017/2021) intitulé : «La durabilité de l’AMMP». Notre but était d’assurer la pérennité de notre association en établissant un plan concret, avec des activités précises adaptées au contexte local. Pour cela, nous nous sommes adossés à l’International Project Management Association (IPMA) et nous avons réalisé des benchmarks dans d’autres pays. Notre Business Model est calqué sur le modèle de l’IMPA qui est basé sur les compétences avec une certification à la clé. Notre modèle est aussi adapté à n’importe quel niveau de maturité du manager de projet et de son parcours professionnel. Pour rétrospective, l’association a été créée en 2015 et nous avons jugé pertinent de contrôler le nombre d’adhérents pour mettre en place les préalables d’abord : établir le programme des activités et trouver les ressources financières. Il s’agit d’un travail de fond que nous avons entamé il y a un an et demi et dont ce premier congrès est l’aboutissement. Entre-temps, nous avons scellé des partenariats internationaux avec l’IPMA et la SMAP (Société de management de projets). Il faut souligner que ces partenaires se sont engagés à nos côtés en tant que bénévoles.
Peut-on espérer la mise en place future de normes marocaines adaptées à la réalité du marché ?
Les associations des autres pays ont d’abord exploité la norme internationale afin d’en mieux cerner les contours. Elles ont aussi réalisé un travail de terrain inestimable. Malheureusement, nous manquons d’études pour pouvoir identifier l’état de l’art du management de projets. Il faut donc établir cet état de l’art sur la base d’études sérieuses, ce qui permettra de décider quelles actions entreprendre.
Quels sont les moyens adoptés pour dépasser les différents obstacles auxquels vous faites face, compte tenu du champ de manœuvre assez réduit dont vous disposez ?
Le management de projets touche toutes les franges de la société, et non seulement les managers de projets. Dans les organisations, ces derniers ont une démarche plus structurée, plus méthodologique et plus outillée. Dans la société entière, cela n’est pas le cas mais le management de projets reste présent dans tous les aspects de la vie. Son champ est donc plus vaste qu’on le pense.
Y a-t-il un retard entre le Maroc et les pays développés dans le domaine du management de projets ?
Je ne pense pas qu’il y ait un retard. Les Marocains réalisent depuis plusieurs années des projets dans les règles de l’art. En effet, nous disposons d’une génération de managers certifiés qui se perfectionnent de manière continue. Il faut dire que le Maroc leur offre actuellement de très bonnes opportunités grâce aux grands projets qui sont réalisés dans le pays actuellement.