Elevage d’escargots : Une filière à fort potentiel

Serait-ce une rencontre annonçant la signature effective du contrat-programme entre l’État et la filière hélicicole ? Si depuis l’obtention du projet de contrat-programme, il y a environ six mois de cela, rien ou presque n’a officiellement filtré sur la finalisation de documents, la collaboration se renforce entre les autorités tutélaires et les héliciculteurs. Pour preuve, l’ouverture mercredi dernier de la première journée nationale de l’héliciculture par la FIH (Fédération interprofessionnelle de l’héliciculture) et la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime FIH (Fédération interprofessionnelle de l’héliciculture).
Dans son allocution d’ouverture, Mohamed Sadiki n’a pas manqué de le souligner, «le développement de la filière hélicicole s’inscrit dans la stratégie du Plan Maroc Vert pour le développement des filières de production». Le ministre qui a également noté les potentialités d’élevage de l’escargot au Maroc et d’un marché international florissant, a insisté sur l’opportunité de «mettre en place une stratégie de développement de la filière et des plans d’action pour le développement de la production, la valorisation et la diversification de l’offre pour une meilleure valeur ajoutée». Une stratégie qui consistera en matière de production à assurer la sauvegarde des races locales et de développer l’élevage des races productives destinées à l’exportation et à la valorisation, notamment pour la production de la bave utilisée en cosmétique. Il faut rappeler que depuis 2015, cette activité a enregistré une dynamique marquée par l’installation d’une dizaine d’unités d’élevage modernes et intensives constituées de parcs d’élevage pilotes. La production nationale d’escargots s’élève à ce jour à plus de 15.000 tonnes par an, dont 80 à 85% sont exportées. La filière souffre cependant d’une présence limitée dans la nature de ces gastéropodes en raison de l’urbanisation, l’industrialisation et l’augmentation des surfaces cultivées ainsi que l’utilisation des pesticides.
Par ailleurs, la collecte sous forme de ramassage et la livraison par des moyens rudimentaires tels que les filets restent la principale source d’approvisionnement en escargots. Des réseaux informels caractérisés par l’absence de tout contrôle vétérinaire qui provoque la perte d’un grand nombre de gastéropodes et constitue une véritable menace pour les peuplements hélicicoles. Pour faire face à ces défis, le projet de contrat-programme prévoit la réalisation de 10.000 unités d’élevage pour un total d’investissements de l’ordre d’1 MMDH et un chiffre d’affaires annuel d’1,6 MMDH. L’objectif est qu’en 2020, la filière représente environ 10.000 exploitations, pour une surface d’élevage de 1.000 ha permettant une production de 40.000 tonnes d’escargots par an. Ce projet ouvrira, on peut l’entrevoir, des perspectives importantes dans le domaine de la commercialisation, de la valorisation et surtout de l’exportation.