Les importateurs du papier comptent répercuter le droit additionnel sur le client
L’entrée en vigueur effective de l’avis public n°19/16 entraînerait une répercussion par les importateurs du droit additionnel sur le prix final. Les professionnels devraient aussi se répartir les quantités importées au-delà du contingent fixé à 18.000 tonnes en 2017 et aux quantités, dédiées à l’édition, exemptes de cette mesure.
Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Après chaque décision ministérielle d’appliquer un nouveau droit ou une augmentation tarifaire entraînant l’augmentation des charges professionnelles, c’est le client final qui se voit endosser les frais. C’est ce qui semblerait être l’issue de l’avis public n° 19/16, publié par le ministère délégué chargé du Commerce extérieur, la semaine dernière, en attendant sa publication officielle. Selon Mohamed Ali Mechiche, président de l’Association des importateurs transformateurs et distributeurs de papier et carton (ADPAC), l’application de ce droit additionnel ad valorem, qui s’élèvera à 25% en 2017, sera supportée par le client final. «Nous répercuterons la hausse sur le prix final», lâche-t-il.
Selon l’avis n° 19/16, ce droit sera de 22,5% à partir de 2018, 20% dès le premier janvier 2019 et 15,5% du 1er janvier au 31 décembre 2020. À cette dernière échéance, il arrivera à terme. Cet avis modifie, en effet, l’avis public n° 15/16 relatif aux résultats de l’enquête de sauvegarde sur les importations du papier en bobine et en rame. Bien que ce nouvel avis apporte une révision du premier, notamment en ce qui concerne les modalités d’application de la mesure de sauvegarde sur le papier en bobine et en rame, les conséquences de ce qui était, à la base, une mesure protectrice, seront les mêmes. Pour précision, l’avis public n° 19/16 a fixé un contingent annuel de l’ordre de 18.000 tonnes au cours de 2017.
En 2018, ce quota s’élèvera à 19.000, puis à 20.500 en 2019 et à 22.500 tonnes en 2020. Quant à la réaction des importateurs: «ce qui reste maintenant aux professionnels c’est de décider la répartition des quantités importées. En effet, nous importons environ 35.000 tonnes de marchandise par an. Si nous déduisons les quantités exemptes de cette mesure, à savoir le papier destiné aux livres scolaires et aux publications administratives, il nous reste environ 22.000 tonnes que nous devrons répartir entre les importateurs», précise Mechiche. Que se passera-t-il si la demande dépasse les prévisions? «Med Paper devrait fournir cet écart», répond le président de l’Association des importateurs transformateurs et distributeurs de papier et carton.
Conséquences sur le marché
Cette mesure de sauvegarde a été initiée par Med Paper. À l’heure où nous mettions sous presse, la réaction du producteur national sur cette nouvelle révision ne nous était pas encore parvenue. En tout cas, il va de soi que cette mesure aura un impact sur le marché. Si les importateurs ont trouvé une solution à ce qui a été perçu comme «pénalisant pour la profession, Med Paper en bénéficiera sans aucun doute. Ce que nous espérons, c’est que le marché n’en pâtisse pas, quoique cela reste fort probable, sans parler de l’impact sur les investissements dans le secteur», poursuit l’administrateur de Dicapa. En ce qui concerne les produits finis de papier, bien que cela ne concerne en aucun cas les importateurs transformateurs, il est possible que cette mesure entraîne une augmentation de l’importation, surtout qu’il s’agit de produits non-taxés à l’import.