«Le challenge est de faire vivre cette Charte»
Les Inspirations ÉCO : Comment voyez-vous la Charte de la logistique verte ?
Ali Berrada : Cette Charte est une bonne initiative et je précise qu’elle a été d’ailleurs élaborée en parfaite concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur. L’adhésion et l’implication de ces acteurs démontrent leur volonté d’intégrer la logistique verte dans leur stratégie. Le challenge aujourd’hui est de faire vivre cette Charte et de la décliner en projets concrets et, en même temps, faire sa promotion auprès des bailleurs de fonds pour trouver les financements. Je pense que l’AMDL ne manquera pas l’occasion d’en présenter l’état d’avancement, lors de la prochaine édition du salon Logismed.
Quel lien faites-vous entre cette Charte et le plan national de développement de la logistique ?
La stratégie nationale logistique avait déjà intégré implicitement la dimension environnementale à travers par exemple la réduction de l’empreinte carbone, le développement d’un réseau intégré de zones logistiques, l’optimisation des flux sectoriels…etc. La Charte vient aujourd’hui mettre en valeur ces chantiers et les compléter par d’autres initiatives telles que l’émergence de clusters logistiques soucieux de l’environnement, la logistique urbaine, la formation éco-conduite, la normalisation… Aujourd’hui, force est de constater que dans la politique générale du Maroc pour la lutte contre le changement climatique, la stratégie logistique est une composante importante dans la mesure où elle a défini des objectifs économiques et environnementaux clairs et quantifiés.
Est-ce que l’on tend vers l’introduction de normes environnementales dans ce secteur ?
Tout à fait. L’AMDL a déjà entamé le travail sur le processus de normalisation à travers la mise en place de la Commission nationale de normalisation de la logistique et, au courant de 2017, le secteur aura ses propres normes environnementales. A partir de là, un programme de vulgarisation, de sensibilisation et de promotion de ces normes sera mis en œuvre auprès des professionnels de la logistique et particulièrement les PME qui continuent de considérer la norme comme un surcoût au lieu d’une bonne pratique à valoriser auprès de leurs clients et partenaires.