Immigration : Podemos tacle la coopération maroco-espagnole
Les relations maroco-espagnoles risquent de traverser des moments de tension avec l’arrivée de Podemos au Parlement espagnol. Durant ces deux législations, et malgré la courte durée de la première, la formation d’extrême gauche présidée par Pablo Iglesias, n’a pas caché son animosité envers les autorités marocaines. Cette fois-ci, le groupe parlementaire du parti «violet» a présenté une proposition «non-de loi» devant le Congrès des Députés afin que le gouvernement sortant mette fin à cette entente entre les forces de l’ordre marocaine et espagnole.
La formation d’extrême gauche a appelé le gouvernement d’intérim à ce que les agents de la Guardia Civil s’abstiennent de remettre les migrants irréguliers, ayant franchi les clôtures de Sebta et Mélilia, aux autorités marocaines. La pratique, dénommée en Espagne «refoulement au chaud» a été, à maintes reprises, critiquée par les ONG. Toutefois, la mesure plaît fort bien au gouvernement de Mariano Rajoy et lui permet de baisser la pression migratoire sur les enclaves. Podemos n’est pas du même avis et a ainsi appelé le gouvernement à faire prévaloir le principe du non-refoulement. De son côté, l’ONG SOS Racisme a peu apprécié, dans un rapport publié cette semaine, la coopération maroco-espagnole en matière de gestion des flux migratoires au niveau des enclaves. La requête de la formation de Pablo Iglesias et ses parlementaires ne trouvera aucun écho auprès de l’équipe de Mariano Rajoy.
Le ministère de l’Intérieur espagnol a bataillé durement, et durant plus d’une décennie, afin que le Maroc accepte de réadmettre les candidats à l’immigration irrégulière interceptés aux enclaves. Cette première coopération du genre remonte à septembre 2012, quand les deux forces de sécurité avaient mené, conjointement, une opération de délogement des migrants d’un îlot, sous souveraineté espagnole, situé sur la côte d’Al-Hoceima et accessible à la nage.