Télécoms : La voix poursuit sa dégringolade
Au cours du 2e trimestre 2016, le revenu moyen par minute des communications mobiles a enregistré une baisse annuelle de 23% atteignant 0,23 DHHT/min à fin juin 2016, contre 0,30 DHHT/min à fin juin 2015. Une situation qui inquiète les opérateurs télécoms qui attendent d’investir le marché de l’Internet fixe.
Les tableaux de bord du secteur des télécommunications pour le 2e trimestre 2016 confirment les tendances globales du secteur. Les derniers chiffres de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) mettent en exergue la baisse continue du prix des communications mobiles. Au cours du 2e trimestre 2016, le revenu moyen par minute, a enregistré une baisse annuelle de 23% atteignant 0,23 DHHT/min à fin juin 2016, contre 0,30 DHHT/min à fin juin 2015. Une situation qui confirme le phénomène de l’effondrement du segment de la voix. Réalité qui inquiète, de plus en plus, les opérateurs télécoms qui, en l’absence de vraies alternatives et en manque de contenu, présagent une baisse de régime pour le secteur durant les prochains mois.
Toutefois, il faut croire que la baisse des prix des communications mobiles ne s’est pas forcément traduite par un manque à gagner pour les opérateurs. L’Internet mobile sauve la mise avec une facture moyenne par client en hausse de 4%, s’établissant à 24 DHHT/mois au 30 juin 2016, contre 23 DHHT à la même période de 2015. Dans ces conditions, la facture mensuelle de l’Internet mobile enregistre une hausse de 13% et s’élève à 17 DHHT/client à fin juin 2016. Les nouvelles offres commerciales proposées par les opérateurs ont vraisemblablement eu un effet important sur la consommation des usagers. Malgré le récent rétropédalage concernant l’interdiction des offres mobile en illimité, l’usage moyen sortant mensuel par abonné continue à croître.
Le nombre de minutes mobiles consommées a atteint 112 minutes en moyenne par client et par mois à fin juin 2016, soit une hausse de 19% en un an. Cette croissance s’accompagne d’une évolution annuelle du trafic sortant mobile qui augmente de près de 13% atteignant 14,17 milliards de minutes au titre du 2e trimestre 2016. À noter que le parc mobile a connu une baisse annuelle de 3,65%. Ainsi, à fin juin 2016, le Maroc comptait 41,44 millions d’abonnés mobile, avec un taux de pénétration de 122,43%.
À cela s’ajoute un phénomène de plus en plus visible de transition vers le post-payé. Ce dernier mode de facturation connaît une croissance annuelle de 19,1% dont le parc atteint 2,88 millions d’abonnés, contre une baisse annuelle de 5% du parc des abonnés du prépayé qui a atteint 38,56 millions. Devant les limites du mobile, le segment de l’Internet fixe semble attiser toutes les convoitises.
Pour l’instant, l’opérateur historique dispose encore d’une grande avance sur ses concurrents en raison notamment du retard sur la mise en œuvre du dégroupage. Le parc des abonnés continue à s’élargir sur un rythme effréné. Il s’est établi à 14,89 millions au deuxième trimestre 2016 affichant un taux de croissance annuelle de 32,2%. La facture moyenne de l’ADSL s’est établie à 97 DHHT/client, en ce 2e trimestre et le taux de pénétration a atteint 43,98%.
Le parc ADSL enregistre une croissance annuelle de près de 12%. Le parc de téléphonie fixe, pour sa part, marque une baisse annuelle de 8,6% et s’établit à 2,13 millions d’abonnés.