Déchets importés, la polémique enfle
Devant cette indignation, Hakima El Haite, ministre déléguée chargée de l’Environnement avait affirmé, le 1er juillet, que la décision d’importer des déchets d’Italie est conforme à la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination. «Suite à la publication par des journaux nationaux d’articles relatifs à l’importation de 2.500 tonnes de déchets de pneumatiques et de matières plastiques, il convient de préciser que le ministère délégué chargé de l’Environnement n’a autorisé l’importation que des déchets type RDF (combustibles dérivés des déchets) qui sont des déchets non dangereux utilisés en tant que combustibles de substitution à l’énergie fossile classique dans les fours de cimenteries à l’échelle internationale».
La sortie de la ministre n’a pas empêché le lancement d’une pétition sur les réseaux sociaux le même jour. «Le ministère de l’Environnement a signé un contrat d’importation de déchets italiens, principalement issus de Campanie (Naples, Italie) sur une période de trois ans et dont la quantité totale s’élève à 5 millions de tonnes. Ces déchets sont néfastes à la santé des citoyens pour diverses raisons ; d’abord de par leur accumulation depuis 2007, ensuite de par leurs composantes toxiques tels que des métaux. Mobilisons-nous afin d’éviter la combustion de ces déchets et prévenir les conséquences néfastes conduisant à la dégradation des sols agricoles et à l’émergence de maladies chroniques et anomalies congénitales permanentes sur la santé des citoyens surtout les résidents d’El Jadida», lit-on en préambule de la pétition du Forum marocain des droits de l’homme. Actuellement, cette pétition compte 19.169 signataires.
Face à la pression, Hakima El Haite citée par H24info, a fait une nouvelle sortie médiatique le 5 juillet, affirmant que «la décision d’importer ces déchets italiens n’a pas encore été prise. Deux autres analyses capitales devraient être effectuées sur ces 2.500 tonnes de déchets de type RDF».
Cette volte-face dans la communication du ministère chargé de l’Environnement laisse apparaître un certain débordement dans la gestion de ce dossier, qui ne manquera pas de susciter plus d’indignation avec l’annonce de l’arrivée de 3.300 tonnes de déchets français au port de Jorf Lasfar.