Mercedes-AMG GT R : Une flèche verte… de rage
Mercedes-AMG présente la version ultime de son coupé GT. Un engin techniquement très pointu, diablement efficace sur circuit et présentant des performances de haute volée. Jamais un bolide étoilé de série n’était allé si loin dans le détail.
Une légitimité historique. De tous les constructeurs automobiles, Mercedes peut se targuer d’avoir une longue expérience dans le sport automobile et en particulier dans sa discipline reine : la Formule 1. Une maîtrise de la vitesse sur asphalte qui date du temps des flèches d’argent et perdure depuis plusieurs décennies. Il n’y a qu’à voir les résultats du week-end dernier, lors du Grand Prix d’Autriche où les monoplaces de l’écurie étoilée ont quasiment dominé la course de bout en bout. À partir de là, on comprend aisément pourquoi la dernière-née de Stuttgart a vu le jour sur un circuit de vitesse, de surcroît celui réputé être «le plus difficile au monde». En effet et selon les termes du constructeur allemand, c’est dans l’«Enfer vert» du Nürburgring qu’a été développé le coupé Mercedes-AMG GT R, qui comme son nom le laisse deviner, se veut la version la plus musclée de l’AMG GT. Au-delà de sa mécanique, ce bolide est avant tout diabolique de par son look d’enfer. Descriptif…
Un design sportif et actif
Déjà racée dans sa version «normale», la Mercedes-AMG GT devient carrément radicale dans cette nouvelle exécution, surtout dans cette teinte verte spécialement créée pour elle et dite «Green Hell Magno». Premier trait distinctif : la calandre redessinée et rebaptisée Panamericana en hommage à la 300 SL qui avait remporté la célèbre Carrera Panamericana en 1952. On remarque aussi une face avant généreusement échancrée et surmontant une lame en carbone. Il s’agit là d’un spoiler mobile qui se déploie pour réduire les phénomènes de portance et de traînée aérodynamique, offrant ainsi un meilleur appui au véhicule lorsqu’il évolue à grande vitesse. À l’arrière, il n’est plus question d’un aileron mobile déployable à partir d’une certaine vitesse, mais plutôt d’un déflecteur plus grand et monté sur des supports fixes. À l’arrière toujours, le bouclier reçoit deux ouïes d’air sur les côtés et surmonte deux véritables extracteurs d’air séparés par une ligne d’échappement centrale. Bref, tout un travail opéré sur la carrosserie pour la rendre aussi suggestive extérieurement qu’efficiente aérodynamiquement. Même le soubassement plat et en carbone de l’auto a été étudié pour lui offrir une dynamique de marche optimale.
Un engin très pointu
En fait, l’AMG GT R fait partie de ces sportives développées dans le moindre détail et sans compromis sur l’efficacité. À eux seuls, les trains roulants de ce coupé en font un engin affûté pour la compétition. Ainsi et afin de mieux évoluer sur les circuits, l’auto repose sur des jantes allégées de 19’’ à l’avant et 20’’ à l’arrière, chaussant ce qui se fait de mieux en matière de pneus, en l’occurrence des Michelin Pilot Sport Cup2. Forgées de façon très ajourée, ces roues permettent à l’air de circuler et laissent entrevoir un dispositif de freinage constitué de larges disques perforés et d’étriers de couleur jaune-or en alliage carbone-céramique. Il est à noter que les roues arrière sont directrices et que le contrôle de motricité (ou antipatinage) est ajustable sur neuf réglages ! Bien entendu, la pièce maîtresse se situe sous le long capot. Le V8 de l’AMG GT S (510 ch et 650 Nm) a été «revisité» pour atteindre 585 ch de puissance et 700 Nm de couple. Parallèlement à cette montée en puissance, l’engin a été allégé d’une quinzaine de kilos, affichant désormais 1.555 kg sur la balance.
Des performances endiablées
Comme nous le disions plus haut, la mise au point technique de cette fusée de route s’est faite sur le très exigeant circuit du Nürburgring. Un terrain de jeu sur lequel l’AMG GT R a fait montre de ses muscles, signant le 0 à 100 km/h en tout juste 3,6 secondes et atteignant une vitesse de pointe de 318 km/h. La mythique boucle du «Nordschleife» a également servi à une campagne de communication orchestrée autour de ce nouveau produit et axée sur le thème de «l’enfer vert», il s’agit en l’occurrence d’un surnom donné à cette même boucle nord du circuit. Et ce n’est autre que Lewis Hamilton, star de l’écurie Mercedes de F1 qui, pour les besoins d’un film promotionnel, s’est transformé en acteur d’un jour, jouant le rôle de pilote dompteur de cet engin bestial. Enfin, s’il a annoncé la commercialisation de l’AMG GT R pour mars 2017, le constructeur allemand n’a rien précisé quant à son prix de vente. Ceci étant, voir cette flèche verte sur nos routes relève de l’improbable… à moins de passer une commande ferme auprès de l’importateur de Mercedes et de libeller un chèque à 7 chiffres pouvant facilement tourner autour des 3 MDH.