Pont à haubans sur le Bouregreg : Les «Ninjas» veillent au grain
Pièce maîtresse de l’autoroute de contournement de Rabat, ce pont est un concentré de technologie. La technologie japonaise Ninja tech est utilisée pour contrôler la qualité de l’ouvrage grâce à des personnes hautement qualifiées.
Le pont à haubans (câbles), sur le Bouregreg, emblème de la nouvelle autoroute de contournement de Rabat, longue de 41 km, a été présenté hier à la presse. L’ouvrage, le premier en Afrique, est long de 950 m avec deux pylônes de 200 m de haut. Inspiré des portes de Rabat et de Salé, le pont utilise 1.000 km de fils, 3.200 tonnes d’aciers importés de Chine. Fait marquant, il englobe le plus long fil mis sous tension dans le monde, qui est de 261 m. Le pont est tellement haut qu’à la suite de vents violents, le chapiteau abritant les officiels et les journalistes a été si secoué qu’il y a eu un moment de panique et une bousculade. Plus de peur que de mal, heureusement.
Quant au tablier, il porte 3 voies dans chaque sens et il est supporté par 160 haubans. Lorsqu’il entrera en fonction (la date n’a pas été communiquée), le pont permettra aux usagers de l’autoroute venant du nord et de Fès de contourner Rabat pour aller au sud. Cette rocade décongestionnera à coup sûr le trafic transitant dans la capitale, marqué par une forte composante de poids lourds. Pour Mohamed Najib Boulif, ministre de l’Équipement et du transport, il s’agit d’une grande cérémonie qui démontre les relations fortes avec le Japon. «Autoroutes du Maroc a à son actif plusieurs projets, mais le pont à haubans est le premier en Afrique et un chef-d’œuvre technique. Il montre que le Maroc a les capacités d’être au diapason mondial et capable de concurrencer avec les grands projets en termes d’autoroute», a souligné le ministre.
Et d’ajouter qu’avec 1.800 km d’autoroutes, le Maroc donne une bonne impression au sujet de la connectivité qui le classe en deuxième position. L’ambassadeur du Japon au Maroc, Tsuneo Kurokawa, a mis l’accent sur l’importance de l’aménagement et l’entretien des infrastructures routières. Il a cité à cet effet la technique de contrôle rapproché Ninja tech en partenariat avec une société japonaise leader dans le domaine. «Je suis persuadé que Ninja tech aidera le Maroc pour l’entretien des infrastructures».
La société a contribué à reconstruire les régions sinistrées avec zéro accident. Par ailleurs, le partenariat avec la société japonaise concessionnaire d’autoroutes Hanshin Expressway a été déterminant pour mener à bien l’ouvrage. Pour Anouar Benazouz, DG D’ADM, l’apprentissage passe par les RH. Dans ce sens, trois personnes seront formées dans les techniques de la Ninja tech. «Nous sommes la passerelle entre le Maroc et le Japon concernant cette technologie, qui peut également profiter à Masen dans le contrôle de ses ouvrages éoliens, notamment».