Les Îles Canaries misent sur Tarfaya
L’Exécutif canarien a rappelé, durant une rencontre avec l’ambassadeur du Maroc, l’importance de la liaison maritime avec Tarfaya pour dynamiser les liens commerciaux entre les deux régions.
Le gouvernement des Îles Canaries est impatient de voir réouvert, le port de Tarfaya. Le conseiller de l’archipel en charge du département de l’Économie, de l’industrie et du commerce, Pedro Ortega, s’est réuni ces derniers jours avec l’ambassadeur du Maroc en Espagne, Fadel Benyaich, afin d’étudier les possibilités de coopération entre les deux régions. Durant cette rencontre de travail, Ortega a rappelé l’opportunité que représente, pour les deux territoires, la réouverture de la ligne Tarfaya en direction de l’archipel.
De même, le représentant de l’archipel canarien a mis l’accent sur l’importance de «resserrer les liens de voisinage et intensifier les relations commerciales et économiques entre l’archipel et le Maroc». Le responsable canarien espère aussi que ce rapprochement maroco-canarien encouragera l’implantation d’entreprises canariennes dans le royaume. Ortega a souligné que la relance de la desserte maritime vers l’archipel au départ du port de Tarfaya représente une grande opportunité pour les firmes de l’archipel voulant renforcer leur présence au Maroc.
Le gouvernement canarien est convaincu que la mise en service de cette desserte pourrait permettre la naissance de nouveaux pôles de développement, liés étroitement à cette connexion maritime.
En effet, les opérateurs économiques de l’archipel ainsi que les pouvoirs publics estiment que la promotion des relations économiques entre les deux régions de l’Atlantique passe par un renforcement de la connectivité entre les deux régions et la dynamisation du tissu entrepreneurial. C’est ainsi que le responsable canarien a rappelé que le «futur du développement économique des îles est lié à son rapprochement avec l’Afrique occidentale». Ortega a lancé un appel aux firmes canariennes pour investir au Maroc et a exhorté les entreprises des autres pays à faire appel à l’archipel comme plateforme pour s’implanter sous nos latitudes. Le nouveau gouvernement canarien – comme le sortant d’ailleurs – mise sur cette ligne pour offrir des débouchés aux entreprises de l’archipel, en mal de croissance.
Selon les données sur le commerce entre les deux zones, le Maroc est le troisième client africain dudit archipel, derrière la Mauritanie et le Sénégal. Outre le commerce, le gouvernement insulaire lorgne les vacanciers marocains épris des plages de la province de Malaga. Grâce à son bras aérien Binter Canarias, la compagnie low-cost aérienne originaire de l’archipel, la région œuvre énergiquement pour arracher des touristes marocains à sa rivale, la Costa Del Sol.
À cet effet, Binter relance chaque été la fréquence de ses vols, durant la période estivale marocaine, en direction de Marrakech, Agadir et en réajustant les départs selon le calendrier national des départs, rythmé dernièrement par le mois de ramadan. Rappelons que cette rencontre du gouvernement canarien avec le chef de la diplomatie marocaine en Espagne intervient quelques semaines après une sortie sulfureuse d’un conseiller local canarien, sympathisant des séparatistes, lequel a mis en garde les investisseurs canariens voulant s’implanter dans les provinces du sud.